Philippe Bertonèche, président d'AFRANE.

Philippe Bertonèche, président d’AFRANE.

Si on lui avait dit un jour qu’il ferait des pieds et des mains pour booster l’éducation en Afghanistan, Philippe Bertonèche aurait sans doute souri. Désormais président d’une ONG humanitaire, il passe deux mois par an à Kaboul.

Il était une fois… une drôle d’histoire. Celle d’un père de famille, Philippe Bertonèche, parti voir ce que pouvait bien traficoter sa fille, bénévole en Afghanistan. C’était il y a sept ans. Depuis, le Dunkerquois d’adoption s’est engagé dans l’aide humanitaire en Afghanistan, au travers de l’Amitié franco-afghane, AFRANE pour les intimes. De plus en plus, même, au fil des ans. « Je suis à la retraite depuis 2012. Pour être franc, je ne pensais pas aller si loin », souligne l’ex-directeur de Sea Bulk, l’entreprise du port ouest qui charge et décharge les vracs sur les navires.

Son diplôme d’ingénieur génie civil a tapé dans l’œil des responsables de l’organisation non gouvernementale. Si l’essence d’AFRANE est le soutien à l’éducation par le biais de la formation pédagogique des enseignants, elle met aussi la main dans le béton. « Pour réhabiliter des écoles publiques et en construire une par an environ », ou encore une bibliothèque.

De 2009 à 2012, Philippe Bertonèche a suivi les travaux de construction à distance. Et depuis ? « J’y vais deux fois par an pendant un mois », précise-t-il. Il porte désormais la casquette de président de l’association. Du coup, même en France, il turbine quasi-quotidiennement. « Cinq jours sur sept », pour être précis, grâce à Internet, quant il n’est pas au siège parisien.

Comme dans bien d’autres domaines, à AFRANE, le nerf de la guerre c’est l’argent. Si le budget annuel – entre 500 000 et 600 000 € – est financé à moitié par l’Association française de développement, le reste est à trouver auprès de donateurs. La tâche est d’autant plus ardue qu’une fois les sous récoltés, il faut expliquer aux donateurs ce à quoi ils vont être utilisés.

Pourtant, Philippe Bertonèche ne lâche rien. « Des sujets avancent. Ce n’est pas le moment d’abandonner l’Afghanistan, de se lasser », assure celui qui s’est adapté au temps afghan. Lui qui aime vite atteindre ses objectifs a appris, là-bas, à travailler sur le long terme. La Semaine de l’Afganistan, proposée fin novembre, et l’exposition présentée actuellement à Dunkerque évitent l’oubli.

L’Afghanistan… pour mémoire, jusqu’au 19 décembre, au Château Coquelle, rue de Belfort, à Dunkerque. Photos Oriane Zerah. Du mardi au vendredi, de 14 h à 19 h, le mercredi et vendredi, de 9 h à 12 h et le samedi, de 14 h à 17 h.

AFRANE fêtera ses 35ans en 2015

Si elle s’est concentrée sur les problèmes d’urgence de 1980 à 2002 (l’invasion soviétique, la guerre civile puis contre les talibans), l’Afrane met désormais l’accent sur le développement de l’enseignement grâce, notamment, à la formation des professeurs. Le meilleur moyen de soutenir son action est de faire un don.

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