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dimanche 31 mars 2013

Actualités Scientifiques - Médicales: relâche le 1er avril 2013

Vue aérienne artistique de Paris, capitale de la France.
Source: http://fr.123rf.com/photo_14588766_paris-france--vue-sur-la-ville-aerienne-de-la-tour-eiffel.html
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait actuellement relâche. Reprise des posts mardi 2 avril 2013. Joyeuses Pâques à tous! 

vendredi 29 mars 2013

Oligonucléotide antisens contre SOD-1 administré par voie intraspinale chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique SOD-1 : une étude randomisée de phase 1/première étude chez l’humain

Imagerie par résonance magnétique cérébrale, imagerie du tenseur de diffusion, analyse voxel par voxel à partir d'un groupe de patients SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique) comparés à un groupe de sujets témoin. Cette étude montre que les anomalies radiologiques dans la SLA ne sont pas limitées au système moteur primaire. In La Presse Médicale Volume 38, Issue 12, December 2009, Pages 1843 - 1851
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S075549820900164X

Les mutations du gène SOD-1 sont la cause de 13% des scléroses amyotrophiques latérales familiales. Sur le modèle de rongeur SOD-1 Gly93Ala de sclérose amyotrophique latérale (SLA), l’oligonucléotide antisens ISIS 333611 administré au niveau du liquide céphalo-rachidien a provoqué une diminution des concentrations en ARN messager (ARNm) et protéine SOD-1 dans les tissus  de la moëlle épinière, et a permis une prolongation de la survie. Notre but était d’étudier la sécurité, la tolérance et la pharmacocinétique de ISIS 333611 après administration intraspinale chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique familiale SOD-1.

Dans cette étude randomisée de phase 1, contrôlée par placebo ; nous avons administré ISIS 333611 par voie intraspinale à l’aide d’une pompe externe sur 11,5 h à des doses croissantes (0,15 mg, 0,5 mg, 1,5 mg, 3,00 mg) chez quatre cohortes de huit patients atteints de sclérose latérale amyotrophique SOD-1 positive (six patients recevant ISIS 333611, deux patients recevant le placebo dans chaque cohorte). Nous avons effectué la randomisation à l’aide d’un système basé sur l’internet, répartissant les patients en blocs de quatre. Ni les patients ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation. Les patients avaient autorisation d’être réengagés dans des cohortes ultérieures. Notre objectif principal était d’étudier la sécurité et la tolérance de ISIS 333611. Les évaluations ont été effectuées pendant la perfusion et se sont poursuivies pendant 28 jours après la perfusion. (…)

Sept des huit (88%) patients du groupe placebo versus 20 sur 24 (83%) du groupe ISIS 333611 ont montré des évènements indésirables. Les évènements  les plus fréquents étaient syndrome de stress post ponction lombaire (3/8 [38%] versus 8/24 [33%]), mal de dos (4/8 [50%] versus 4/24 [17%]), et nausée (0/8 [0%] versus 3/24 [13%]). Nous n’avons enregistré aucun effet toxique imposant une limitation de dose de ISIS 333611 à administrer, ou de problème de sécurité et de tolérance liés à ISIS 333611. Aucun évènement indésirable grave n’a été relevé chez les patients recevant ISIS 333611. Le réengagement et la participation à une nouvelle série de traitement ont également été bien tolérés.

Cette étude est la première étude clinique d’administration intraspinale d’oligonucléotide antisens. ISIS 333611 a été bien toléré lorsqu’administré par voie intraspinale. Les oligonuclétodides antisens administrés au niveau du système nerveux central (SNC) semble être un traitement envisageable pour les troubles neurologiques. Dr Timothy M Miller MD et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 29 March 2013

Financement : The ALS Association, Muscular Dystrophy Association, Isis Pharmaceuticals

Source : The  Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

jeudi 28 mars 2013

La Protéine Disulfide Isomérase comme cible antithrombotique

Angioscanner thoracique montrant une thrombose intra ventriculaire droite. In Revue des Maladies Respiratoires  Volume 25, Issue 1, january 2008, Pages 69 - 72
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842508704698

La Protéine Disulfide Isomérase (PDI) est une oxydoréductase exprimée de manière ubiquitaire, nécessaire à un pliage adéquat des protéines. La PDI se retrouve en fortes concentrations dans le réticulum endoplasmique, mais peut aussi être relâchée dans l’environnement extracellulaire. Plusieurs modèles in vivo de thrombose ont démontré que la PDI vasculaire secrétée par les plaquettes et les cellules endothéliales est essentielle à la formation « normale » d’un thrombus. L’inhibition de la PDI extracellulaire représente donc une stratégie potentielle de thérapie antithrombotique. Cette approche requière toutefois la découverte d’inhibiteurs de la PDI qui soient bien tolérés. Une approche récente de séquençage à haut débit a permis de découvrir que la flavonoïde quercetin-3-rutinoside – communément présente dans l’alimentation – possède des propriétés inhibitrices de la PDI. La quercetin-3-rutinoside bloque la formation de thrombus à des concentrations communément absorbées comme complément nutritionnel. L’observation même qu’un composé, unanimenent reconnu comme étant sans danger, agit comme inhibiteur de la PDI et bloque la thrombose dans les modèles animaux; constitue un argument pour la mise en place d’essais cliniques d’évaluation des inhibiteurs de la PDI comme classe nouvelle d’antithrombotiques. Robert Flaumenhaft, in Trends in Cardiovascular Medicine, online 27 March 2013, in press

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ  

mercredi 27 mars 2013

Incidence d’un lymphoedème unilatéral du bras après cancer du sein: revue systématique et méta-analyse

Lymphoedème secondaire du membre supérieur droit après cancer du sein. In La Presse Médicale, Volume 39, Issue 12, Décembre 2010, Pages 1287 - 1291
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498210004793

Un ensemble concluant de données relatives à l’incidence du lymphoedème relié au cancer du sein et les facteurs de risques liés s’est substantiellement enrichi, à la fois en qualité et en quantité, au cours de la dernière décennie. Nous avons étudié l’incidence du lymphoedème unilatéral du bras après un cancer du sein et exploré les données disponibles concernant les facteurs de risque du lymphoedème.

Nous avons recherché dans les bases de données Academic Search Elite, Cumulative Index to Nursing and Allied Health, Cochrane Central Register of Controlled Trials (clinical trials) et Medline ; des articles de recherche sur l’incidence, la prévalence ou les facteurs de risque de lymphoedème du bras après un cancer du sein, publiés entre le 1er janvier 2000 et le 30 juin 2012. Nous en avons extrait des données d’incidence et calculé les intervalles de confiance exacts à 95% (IC 95%) de la proportion d’une loi Binomiale. Nous avons utilisé un modèle à effet aléatoire pour calculer une estimation globale sur les données mises en commun  de l’incidence du lymphoedème, avec des analyses de sous-groupes pour l’étude de l’effet combiné des différentes études, des pays d’origine des sujets, des méthodes de diagnostic, du temps écoulé depuis le diagnostic, et l’étendue de la chirurgie axillaire. Nous avons étudié les facteurs de risque et les avons classés en quatre niveaux d’incidence, dépendant de la cohérence des conclusions, et de la qualité et la quantité d’études ayant contribué aux conclusions.

72 études ont satisfait aux critères d’inclusion pour étude de l’incidence du lymphoedème, donnant une estimation – après mise en commun des données – de 16,6% (IC 95% 13,6 – 20,2). Notre estimation s’élevait à 21,4% (14,9-29,8) lorsque les estimations étaient réalisées sur données extraites d’études de cohorte (30 études) uniquement. L’incidence du lymphoedème a semblé augmenter jusqu’à deux ans après le diagnostic ou la chirurgie du cancer du sein (24 études où le temps écoulé depuis le diagnostic ou la chirurgie se situait de 12 mois à 24 mois ; 18%, 14,2-24,7) ; était la plus élevée quand évaluée par plus d’une méthode de diagnostic (neuf études ; 28,2%, 11,8-53,5) ; et était environ quatre fois plus élevée chez les femmes ayant également subi un curage axillaire (18 études ; 19,9%, 13,5-28,2) que chez celles ayant subi une biopsie des ganglions sentinelles (18 études ; 5,6%, 6,1-7,9). 29 études ont satisfait aux critères d’inclusion pour l’étude des facteurs de risque. Les facteurs de risque avec niveau élevé d’incidence étaient chirurgie lourde (c'est-à-dire curage axillaire du ganglion lymphatique, un nombre élevé de noyaux lymphatiques soumis à curage, mastectomie) et être en surpoids ou obèse.

Nos résultats suggèrent que plus d’une femme sur cinq survivant à un cancer du sein développera un lymphoedème du bras. Une réelle d’amélioration de la compréhension de la contribution respective des différents facteurs de risque, ainsi que des stratégies de prévention et de gestion est nécessaire, afin de réduire le fardeau de santé publique que représente ce trouble incapacitant et pénible. Dr Tracey DiScipio PhD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 27 March 2013

Financement: The National Breast Cancer Foundation, Australia

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 26 mars 2013

Surfaces antibactériennes: la quête d’une nouvelle génération de biomatériaux

Comparaison des pourcentages d'adhérence des bactéries sur  les surfaces greffées et non greffées (*p < 0,05).
Ti = Titane (*1)
In IRBM Volume 28, Issue 1, March 2007, Pages 42 - 48
*1: le titane est un matériau utilisé en dentisterie. L'article dont est tiré le graphe ci-dessus ne précise pas le support biologique de la greffe titane. (note NZ).
Source iconographique et légendaire:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1297956207000071

Dans cette revue de littérature, nous tâchons de clarifier la notion de « surface antibactérienne » et catégorisons les approches communément en usage dans la conception de surfaces antibactériennes. L’application de revêtements de surfaces et la modification de la chimie de surface des substrats sont généralement considérées comme des approches chimiques de la modification des surfaces (comme le sont la polymérisation, la fonctionnalisation et la dérivatisation), alors que la modification de l’architecture de surface d’un substrat peut être considérée comme une approche physique. Ici, les effets anti-salissants et bactéricides des surfaces antibactériennes sont brièvement discutés. Finalement, les quelques récents efforts de conception d’une génération nouvelle de surfaces antibactériennes, inspirée de la nano-topographie des surfaces naturelles, sont traités. Jafar Hasan, Russel J. Crawford, and Elena P. Ivanova ; in Trends in Trends in Biotechnology – 1054, online 21 February 2013, in press

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ

lundi 25 mars 2013

Compartimentalisation des signaux β-adrénergiques dans les cardiomyocytes

Fibres myocardiques, tissu musculaire du coeur. Le myocarde est composée de  fibres musculaires cardiaques spécialisées, les cardiomyocytes.
Source: http://www.inserm.fr/layout/set/print/espace-journalistes/la-pollution-urbaine-altere-la-fonction-cardiaque-premiers-resultats-chez-le-rat-sain

Sous stimulation β-adrénergique, la distribution de l’AMPc est strictement restreinte à des domaines intracellulaires distincts, pour l’activation compartimentalisée de la protéine kinase A, responsable de la phosphorylation sélective des protéines de réponse contractile des cardiomyocytes. Cela est principalement dû à un effort concerté entre une distribution restreinte de l’AMPc par une famille de phosphodiestérases et par une protéine kinase A localement ancrée, ancrage assuré par une famille de protéines kinases A d’échafaudage et d’ancrage.

D'autre part, ces mécanismes de régulation sous-tendent le dialogue entre les signaux β-adrénergiques et les autres voies de signalisation avec stimulation sous contrôle d’un récepteur, affectant les signaux β-adrénergiques compartementalisés de contrôle de la contractilité du myocarde. Le maintien d’une intégrité de signaux β-adrénergiques compartementalisés est primordiale pour la fonction cardiaque en conditions physiologiques et la prévention du développement de maladies cardiaques. Qin Fu, Xiongwen Chen, and Yang K. Xiang ; in Trends in Cardiovascular Medicine, online 23 March 2013, in press

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ

vendredi 22 mars 2013

Une de Page d’Accueil: Cancer de la thyroïde

Cancer de la thyroïde. Copyright: Science Photo Library

Beaucoup de progrès ont été réalisés dans la compréhension des mécanismes du cancer de la thyroïde, au cours des 5-10 dernières années. Une série d’articles cliniques dont le but affiché est d’apporter un éclairage sur les dilemmes auxquels cliniciens et patients ont à faire  face lorsque confrontés au cancer de la thyroïde, propose aussi de potentielles solutions et encadrements et un résumé des toutes dernières recherches en biologie effectuées. Dans la première des deux revues de littérature, Donald McLeod et al discutent des controverses autour des traitements du cancer papillaire de la thyroïde à faible risque - la forme la plus commune de la maladie. La deuxième revue de littérature, par Mingzhao et al, donne des raisons d’espérer, en rassemblant des dernières découvertes relatives aux marqueurs moléculaires pouvant apporter de l’aide, pour un diagnostic et un pronostic meilleurs. In The Lancet Online, Une de Page d'Accueil, 22 March 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 21 mars 2013

Transport endocytique et cytokinèse : de la régulation du cytosquelette à la conservation du midbody*

Evénements cellulaires lors de la division des cellules eucaryotes Le corps intermédiaire (midbody) est indiqué.
Source: http://pst.chez-alice.fr/1scelldiv.htm

L’abscission représente la dernière étape menant à la séparation physique entre deux cellules filles. Une vision émergente est que l’abscission est un évènement complexe qui dépend à la fois de la composition en lipides et de la dynamique du cytosquelette. Ces processus sub-cellulaires mènent à l’établissement du site d’abscission et au recrutement du complexe protéique ESCRT-III, qui permet le contrôle de l’évènement final de séparation en deux cellules distinctes. Il est évident que le transport endocytique vers le sillon de clivage, au cours de la cytokinèse, opère une médiation et coordonne la dynamique des lipides et du cytosquelette, jouant donc là un rôle clé dans l’abscission. De plus, de récentes évidences suggèrent que les endosomes pourraient jouer un rôle additionnel dans les évènements cellulaires post-mitotiques comme la conservation et la dégradation du midbody*. Ici, nous soulignons les récentes découvertes relatives à la fonction des endosomes pour ce qui est de la division cellulaire. John A. Schiel, Carly Childs, Rytis Prekeris, in Trends in Cell Biology, online 20 March 2013, in press

*midbody (corps intermédiaire) : région centrale du fin pont cytoplasmique formé entre les cellules filles en fin de cytokinèse.

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ 

mercredi 20 mars 2013

Prise en charge des co-morbidités chez les patients âgés atteints de mucoviscidose

Plasticité de l'épithélium respiratoire dans les processus normaux et pathologiques (BPCO, mucoviscidose).
UNR-S INSERM 903
Source iconographique et légendaire:  http://www.univ-reims.fr/site/laboratoire-labellise/inserm-u903/thematiques,9903,17694.html

Des avancées clés ont été réalisées dans le traitement et la prise en charge des personnes atteintes de mucoviscidose au cours des deux dernières décennies. Des améliorations substantielles dans la survie ont été obtenues, dues à la mise à disposition de médicaments clés, de services de soins coordonnés, d’un soutien nutritionnel  amélioré, et grâce à l’utilisation intensive d’antibiotiques. Le profil d’âge des personnes atteintes de mucoviscidose a spectaculairement changé au cours de cette période – certains pays affichent plus de patients adultes que de patients pédiatriques atteints par cette maladie. Du fait d’un âge et d’une maladie pulmonaire plus avancés ; des séquelles importantes (à la fois pulmonaires et non-pulmonaires) apparaissent chez ces patients adultes, incluant maladies pulmonaires, diabète associé à la mucoviscidose, maladies rénales, maladies métaboliques osseuses, cancers, allergies et effets toxiques dus aux médicaments, et complications liées à la transplantation pulmonaire. Dr Barry J Plant MD et al, in The Lancet Respiratory Medicine, Early Online Publication, 19 March 2013

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 19 mars 2013

Tocilizumab administré en monothérapie versus adalimumab administré en monothérapie pour le traitement de l’arthrite rhumatoïde (ADACTA) : essai de phase 4 randomisé contrôlé en double-aveugle

Cibles thérapeutiques dans la polyarthrite rhumatoïde. In La Revue de Médecine Interne Volume 22, Issue 2, February 2001, Pages 163-171
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0248866300003064

Chez environ un tiers des patients atteints d’arthrite rhumatoïde et soumis à un traitement biologique, ce dernier leur est administré en monothérapie. Le tolicizumab – un inhibiteur des voies de signalisation du récepteur à  interleukine 6 – a fait l’objet d’études à l’occasion de plusieurs essais cliniques. Nous avons étudié l’efficacité et la sécurité du tocilizumab administré en monothérapie en comparaison de l’adalimumab administré en monothérapie, chez des patients atteints d’arthrite rhumatoïde.

Nous avons effectué cet essai de supériorité de phase 4 en double aveugle, à groupes parallèles, dans 76 centres situés dans 15 pays d’Amérique du Nord et du Sud, d’Australasie et d’Europe. Nous avons recruté des patients âgés d’au moins 18 ans, atteints d’arthrite rhumatoïde depuis  6 mois ou plus, intolérants au methotrexate ou chez qui le methotrexate n’était pas un traitement indiqué pour administration chronique. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1, par blocs de 4) pour recevoir du tocilizumab (8 mg / kg) par voie intraveineuse toutes les 2 semaines + placebo par voie sous-cutanée toutes les 4 semaines pendant 24 semaines  ou de l’adalimumab (40 mg /kg) par voie sous-cutanée toutes les 2 semaines + placebo par voie intraveineuse toutes les 4 semaines pendant 24 semaines. Ni les investigateurs, ni les patients, ni le personnel hospitalier n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal de mesure était l’évolution du score d’activité de la maladie à 28 articulations (DAS28), de la ligne de base à la semaine 24. (…).

Nous avons recruté 326 patients sur les 452 passés en revue. L’effectif de la population en intention de traiter était de 325 patients (163 sous tocilizumab, 162 sous adalimumab). L’évolution du DAS28, mesurée de la ligne de base à la semaine 24, était significativement plus importante dans le groupe de patients tocilizumab (-3,3) que dans le groupe de patients adalimumab (-1,8) [différence -1,5 ; Intervalle de Confiance – IC – 95% -1,8 à -1,1 ; p<0,0001]. 16 des 162 (10%) patients du groupe adalimumab versus 19 des 162 (12%) patients du groupe tocilizumab ont montré des évènements indésirables graves. Un nombre plus élevé de patients du groupe tocilizumab que du groupe adalimumab ont montré un LDL-cholestérol augmenté, une concentration en alanine aminotransférase augmentée et une numération des plaquettes et des neutrophiles diminuée.

Le tocilizumab administré en monothérapie a montré une supériorité sur l’adalimumab administré en monothérapie en termes d’efficacité dans la réduction des signes et symptômes de l’arthrite rhumatoïde, chez des patients pour lesquels un traitement au méthotrexate était jugé inapproprié. Les profils d’évènements indésirables relevés étaient en rapport avec de précédents résultats. Cem Gabay MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 18 March 2013

Financement: F Hoffmann-La Roche

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

lundi 18 mars 2013

Sofosbuvir en combinaison avec peginterferon alfa-2a et ribavirin destiné à des patients non-cirrhotiques sans traitement antérieur, atteints d’hépatite C à génotypes 1, 2, et 3 : étude randomisée en double aveugle de phase 2

Processus de l'identification du virus de l'hépatite C (HCV). D'après J.M. Pawlotsky, Traité de Virologie Médicale. In Revue Française des Laboratoires, Volume 2009, Issue 417, December 2009,  Pages 29 - 37
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1773035X09703077

Les inhibiteurs des protéases ont permis l’amélioration du traitement de l’hépatite C – à virus C – (HCV), mais la dose de médicament à administrer, une faible barrière à la résistance, les intéractions médicamenteuses et les effets secondaires, en ont restreint leur utilisation. Nous avons étudié la sécurité et l’efficacité du sofosbuvir, un analogue du nucléotide Uridine, chez des patients sans traitement antérieur, atteints d’une infection HCV à génotype 1-3.

Dans cette étude de phase 2 à deux cohortes, nous avons recruté des patients atteints d’infection HCV à génotype 1-3, sans traitement antérieur, provenant de 22 centres aux États - Unis. Tous les patients qui ont été recrutés entre le 16 août 2010 et le 13 décembre 2010 étaient éligibles pour inclusion s’ils étaient âgés de 18 à 70 ans inclus, montraient un profil de concentration en ARN HCV ≥ 50 000 UI/mL, et étaient exempts de cirrhose. Nous avons réparti au hasard tous les patients avec génotype HCV 1 (cohorte A) pour administration de 200 mg de sobosfuvir, 400 mg de sobosfuvir, ou le placebo (2 :2 :1) pour une période de 12 semaines en combinaison avec peginterferon (180 μg par semaine) et ribavirin (1000 – 1200 mg par jour) ; après quoi, un traitement supplémentaire peginterferon – ribavirin de 12 à 36 semaines leur était administré, dépendant de la réponse virale. La randomisation était effectuée à l’aide d’une séquence générée par ordinateur ; ni les patients ni les investigateurs n’ayant accès au tableau de randomisation jusqu’à la semaine 12. Les patients HCV 2 ou 3 (cohorte B) ont reçu 400 mg de sobosfuvir en ouvert + peginterferon et ribavirin pendant 12 semaines. Les paramètres principaux mesurés étaient sécurité et tolérance. Les analyses d’efficacité secondaire ont été effectuées sur population en intention de traiter et incluaient la mesure de réponse virologique soutenue, définie comme l’indétectabilité de l’ARN HCV post-traitement à semaine 12 et semaine 24. (…).

Dans la cohorte A, 122 patients ont été assignés à 200 mg de sofosbuvir (48 patients), 400 mg de sobosfuvir (48) ou au placebo (26). Nous avons recruté 25 patients dans la cohorte B. Les évènements indésirables les plus fréquents -  fatigue, mal de tête, nausée et frisson - correspondaient à ceux associés à l’administration de peginterferon et de ribavirin. Huit patients sont sortis de l’étude du fait d'évènements indésirables, deux (4%) sous sofosbuvir 200 mg, trois (6%) sous sofosbuvir 400 mg, et trois (12%) sous placebo. Dans la cohorte A, l’ARN HCV post-traitement s’est montré indétectable à la semaine 12 chez 43 (90% ; Intervalle de Confiance – IC – 95% 77 – 97) des 48 patients du groupe sofosbuvir 200 mg ; 43 (91% ; 80 – 98) des 47 patients du groupe sofosbuvir 400 mg, et 15 (58% ; 37 – 77) des 26 patients du groupe placebo. Dans la cohorte B, 23 (92%) des 25 patients avaient un ARN HCV post-traitement indétectable à 12 semaines.

Nos résultats soutiennent l’initiative de futures études de phase 2 et 3, sur l’administration de sofosbuvir 400 mg + peginterferon et ribavirin sur une période de 12 semaines chez des patients atteints d’infection HCV 1, sans traitement préalable. Prof Eric Lawitz, in The Lancet Infectious Diseases, 15 March 2013

Financement : Gilead Sciences

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 13 mars 2013

Relâche du blog Actualités Scientifiques - Médicales: du 14 mars au 17 mars 2013 inclus

Canal de l'Ourcq à l'aube, Villenoy, Seine & Marne, France, 13 mars 2013 
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait actuellement relâche. Reprise des posts le 18 mars 2013. Merci de votre fidélité!

Caractérisation de rétinoblastomes sans mutations RB1: génomique, expression génique et études cliniques

Modalités des études génétiques chez les patients atteints de rétinoblastome et leurs apparentés.  L'identification d'une mutation chez l'enfant atteint permet de faire des tests chez les apparentés et de lever la surveillance en cas d'absence de mutation chez ces derniers ou au contraire de la renforcer en cas de présence de mutation. In Archives de Pédiatrie Volume 13, Issue 10, October 2006, Pages 1329 - 1337
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0929693X06003721

Le rétinoblastome est le cancer de la rétine de l’enfant à partir duquel  les premiers gènes suppresseurs de tumeurs ont été identifiés. De précédents travaux montrent que la mutation des deux allèles du gène suppresseur de tumeur du rétinoblastome RB1 provoque le déclenchement de la maladie. Notre but était de caractériser le rétinoblastome sans antécédent familial et sans mutations détectables du gène RB1.

A partir de 1 068 cas de rétinoblastome unilatéral sans antécédent familial, nous avons comparé les cas ne montrant pas d’évidence de mutations RB1 (RB1+/+)  avec des tumeurs porteuses de mutations au niveau des deux allèles (RB1-/-). Nous avons analysé le nombre de copies du génome, l’expression du gène et la fonction de la protéine RB1, l’expression des gènes rétiniens, les caractéristiques histologiques et les données cliniques associées.

29 (2,7%) cas exempts de mutation RB1 (RB1+/+) sur 1 068 rétinoblastomes recensés, ont été rapportés. 15 des 29 tumeurs RB1+/+ ont montré un niveau élevé d’amplification de l’oncogène MYCN (28-121 copies ; RB1+/+MYCNA), alors qu’aucune des 93 tumeurs primaires RB1-/- testées ne montrait d’amplification de l’oncogène MYCN (p<0,0001). Les tumeurs RB1+/+MYCNA ont exprimé une protéine RB1 fonctionnelle, et ont globalement montré de moindres changements en termes de nombre de copies de gènes caractéristiques du rétinoblastome que les tumeurs RB1-/- ; et ont montré des caractéristiques d’agressivité distinctes, sur le plan histologique. L’amplification de MYCN a été l’unique changement en termes de nombre de copies de génome relevé, sur un rétinoblastome RB1+/+MYCNA. Une tumeur supplémentaire MYCNA a été découverte après que les fréquences initiales de prévalence pour chacun des types identifiés aient été déterminées, et incluse dans les analyses subséquentes. L’âge médian du diagnostic des 17 enfants porteurs de tumeurs  RB1+/+MYCNA était de 4-5 mois (Intervalle Interquartile 3,5 – 10), en comparaison de l’âge médian de 24 mois (15 – 37) observé chez les 79 enfants atteints de rétinoblastome  RB1-/- unilatéral sans antécédent familial.

Une amplification de l’oncogène MYCN pourrait être à l’origine du déclenchement du rétinoblastome dans les cas de non-mutation du gène RB1. Ces rétinoblastomes RB1+/+MYCNA sont caractérisés par des données histologiques distinctes, de rares changements en termes de nombre de copies du génome, caractéristiques du rétinoblastome, et un âge très précoce au diagnostic. Diane E Rushlow BSc et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 13 March 2013

Financement: National Cancer Institute – National Institute of Health, Canadian Institutes of Health Research, German Research Foundation, Canadian Retinoblastoma Society, Hyland Foundation, Toronto Netralaya and Doctors Lions Club, Ontario Ministry of Health and Long Term Care, UK-Essen, and Foundations Avanti-STR and Kika

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 12 mars 2013

Prévalence de l’athérosclérose sur 4000 ans d’histoire humaine : étude Horus sur quatre populations anciennes

Les différents stades du processus d'athérosclérose. In Revue Francophone des Laboratoires, Volume 2009, Issue 409, February 2009, Pages 41 - 50
Source iconographique et légendaire:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1773035X09701996

L’athérosclérose est une maladie dont l’existence a jusqu’à présent été attribuée au  mode de vie moderne. Cependant, sa prévalence avant l’époque moderne est inconnue. Notre but était d’évaluer la prévalence de l’athérosclérose sur des populations de l’ère préindustrielle.

Nous avons réalisé des examens de tomodensitométrie (TDM) du corps entier sur 137 momies provenant de quatre différentes zones géographiques ou populations, sur une étendue de 4000 ans. Des sujets  issus de l’ancienne Egypte, de l’ancien Pérou, de l’ancienne communauté Pueblo du Sud-Ouest des Etats-Unis, et des populations Unangan des Îles Alouétiennes ont été étudiés par imagerie interposée. L’athérosclérose a été considérée comme définie si une plaque de calcification était détectée au niveau de la paroi artérielle ; et probable si des calcifications étaient décelées sur toute la longueur de l’artère.

Une athérosclérose définie ou probable était notée chez 47 (34%) des 137 momies, toutes issues des quatre zones géographiques d’origine des populations de momies étudiées : 29 (38%) des 76 sujets de l’Egypte ancienne, 13 (25%) des sujets de l’ancien Pérou, deux (40%) sujets originaires de l’ancienne communauté Pueblo, et trois (60%) des quatre chasseurs cueilleurs des Îles Alouétiennes (p=ns). 
L’athérosclérose était présente au niveau de l’aorte sur 28 (20%) momies, au niveau des artères iliaques et fémorales chez 25 (18%) momies, des artères poplitée et tibiale chez 25 (18%) momies, des artères carotides chez 17 (12%) momies, et  des artères coronaires  chez six (4%) momies. Sur les cinq lits vasculaires examinés, l’athérosclérose était présente au niveau d’un à deux lits vasculaires chez 34 (25%) momies, au niveau de  trois à quatre lits vasculaires chez 11 (8%) momies, et au niveau des cinq lits vasculaires examinés chez deux (1%) momies. Il a été observé une corrélation positive entre âge du décès et athérosclérose (âge moyen du décès 43 [Déviation Standard – DS – 10] ans pour les momies avec athérosclérose versus 32 [15] ans sans athérosclérose ; p<0,0001) et le nombre de lits vasculaires atteints (l’âge moyen était de 32 [DS 15] ans pour les momies sans athérosclérose, 42 [10] ans pour celles avec athérosclérose au niveau de un ou deux lits vasculaires, et 44 [8] ans pour celles atteintes d’athérosclérose au niveau de trois à cinq lits vasculaires ; p<0.0001).

L’athérosclérose était une maladie commune chez les quatre populations de l’ère préindustrielle examinées, y compris celle des chasseurs cueilleurs appartenant à l’ère pré-agricole. Bien que l’athérosclérose soit communément perçue comme une maladie de l’ère moderne, sa présence chez des populations humaines pré-modernes permet d’émettre l’hypothèse d’une prédisposition de base pour cette maladie. Prof Randall C Thompson MD, in The Lancet, Early Online Publication, 11 March 2013

Financement: National Endowment for the Humanities, Paleocardiology Foundation, The National Bank of Egypt, Siemens, St Luke’s Hospital Foundation of Kansas City

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

lundi 11 mars 2013

Affaire de famille : conservation structurelle et fonctionnelle des protéines associées au centromère de la levure à l’homme

En phosphorylant Cnp-E au niveau du kinétochore,  la kinase MPS1 permet le déplacement des chromosomes vers la plaque équatoriale du fuseau mitotique, et participe donc à l'alignement des chromosomes, nécessaire à leur séparation équitable entre les deux cellules filles. Copyright A. Abrieu / CNRS
Source iconographique et légendaire:http://www.cnrs.fr/insb/recherche/parutions/articles08/abrieu.htm

Les kinétochores forment un lien fondamental entre des domaines propres aux chromosomes appelés centromères et les microtubules organisés autour d’un axe, chez tous les eucaryotes. Cette connexion, formée par un vaste complexe protéique, est essentielle à la précise ségrégation chromosomique ; assurant ainsi la stabilité génétique. Ici, nous passons en revue les récents éclairages et découvertes sur la composition et la fonction de la chromatine du centromère. De multiples approches ont convergé, afin d’identifier les protéines associées au centromère, de la levure à l’être humain. Parmi elles, il faut notamment compter sur les membres nouvellement identifiés de la famille de domaines histone-fold, agissant au niveau de l’interface ADN-kinétochore, et qui fournissent les connections vitales entre chromosomes et microtubules. Prises dans leur ensemble, ces découvertes contribuent à une vision unifiée sur la fonction chromatinienne comme échafaudage où s’opère la régulation de l’assemblage du kinétochore. Stefan Westermann, Alexander Schleiffer, in Trends in Cell Biology, online 4 March 2013, in press

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ 

vendredi 8 mars 2013

Stimulation cérébrale profonde du gyrus sous-calleux pour le traitement de l’anorexie mentale réfractaire: étude pilote de phase 1

Le bénéfice apporté par le traitement hormonal substitutif chez les femmes avec anorexie mentale reste controversé. In Revue Médicale Suisse N° 115, 13/06/2007
Source: http://revue.medhyg.ch/article.php3?sid=32332

L’anorexie mentale est une maladie chronique du comportement alimentaire réfractaire aux traitements chez des nombreux patients; montrant un taux de mortalité parmi les plus élevés observés concernant les troubles psychiatriques. La stimulation cérébrale profonde (SCP) a été appliquée pour le traitement des maladies neuropsychiatriques affectant les voies nerveuses, comme la maladie de Parkinson et la dépression majeure, avec des résultats prometteurs.  Notre but était d’évaluer la sécurité de la SCP pour la modulation de l’activité des circuits limbiques et d’examiner en quoi cela pouvait agir sur les manifestations cliniques de l’anorexie mentale.

Nous avons réalisé une étude prospective de phase 1 de SCP du gyrus sous-calleux chez six patients atteints d’anorexie mentale chronique grave, réfractaire aux traitements. Les patients éligibles étaient âgés de 20 à 60 ans, chez lesquels avait été diagnostiquée une anorexie mentale à restriction alimentaire drastique ou à épisodes récidivants de gavage et de purge ; avec chronicité ou résistance aux traitements caractérisés. Les patients ont été soumis à validation médicale préopératoire, à la mesure de leur Indice de Masse Corporelle (IMC) de base, à des évaluations psychométriques et à des examens de neuroimagerie.  Puis, électrodes et générateurs servant à la délivrance continue de stimulations électriques ont été implantés chez les patients. Les patients ont été suivi sur une période de 9 mois au maximum après activation de la SCP ; les critères principaux de mesure étant les évènements indésirables liés à la chirurgie ou à la stimulation, relevés à chaque visite de suivi. Les évaluations psychométriques, mesures d’IMC et les examens de neuroimagerie ont également été effectués à intervalles. (…).

La SCP a provoqué plusieurs évènements indésirables, un seul d’entre eux (troubles de type épilepsie pendant le programme, environ 2 semaines après la chirurgie) a été qualifié de grave. Les autres évènements indésirables étaient attaque de panique pendant la chirurgie, nausée, embolie gazeuse et douleur. Après 9 mois, trois patients sur six avaient atteint et maintenu un IMC plus élevé qu’à la ligne de base. La SCP a provoqué des améliorations de l’humeur et de la régulation des états émotifs, une diminution de l’anxiété et des obsessions  et compulsions liées à l’anorexie mentale chez quatre patients, avec des améliorations de qualité de vie chez trois d’entre eux après 6 mois de stimulation. Ces bénéfices cliniques étaient accompagnés de changements dans le métabolisme du glucose cérébral (constatations au vu des résultats de mesures effectuées par scanneur TEP à la ligne de base et à 6 mois) en cohérence avec l’inversion des anormalités observées au niveau du cingulum antérieur, du cortex insulaire et du lobe pariétal, dans ce trouble.

La SCP effectuée au niveau du gyrus sous-calleux semble être sûre de manière générale sur cet échantillon de patients atteints d’anorexie mentale chronique et réfractaire aux traitements. Nir Lipsman MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 7 March 2013

Financement : Bourse de la Fondation « Famille Klarman pour la Recherche sur les Troubles du Comportement Alimentaire » et Institut de Recherche sur la Santé du Canada

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 7 mars 2013

Folate et programmation fœtale : une pièce du puzzle épigénomique?

Un déficit en Folate provoque indirectement un effet neurotoxique.
Source: www.neuropsychiatrie.fr  

Le Folate joue un rôle clé dans les intéractions entre nutrition, programmation fœtale, et épigénomique. Le profil du folate maternel influence la méthylation de l’ADN, la transmission du phénotype agouti, l’expression de l’empreinte génomique, et les effets de la mycotoxin FB1 sur l’assemblage de l’hétérochromatine de la descendance chez les rongueurs. La déficience en folate et autres donneurs de groupes methyl provoque une augmentation des anomalies à la naissance et des troubles viscéraux, notamment les stéatoses hépatiques et cardiaques - par le truchement d’un déséquilibre au niveau de la méthylation et de l’acétylation du PGC1-α*1 et la diminution de l’expression de SIRT1*2 -. La déficience en folate est également à l’origine de troubles cognitifs et de l’apprentissage, du fait de l’altération de plasticité et de l’atrophie de l’hippocampe qui y sont associées. La supplémentation en folate de la mère produit des effets épigénomiques à long terme ; bénéfiques pour certains, négatifs pour d’autres. Le décodage de ces mécanismes aidera à la compréhension des discordances entre modèles expérimentaux et études sur populations des effets de la déficience et de la supplémentation en folate. Jean – Louis Guéant et al, in Trends in Endocrinology and Metabolism – 870, online 6 March 2013, in press

*: Récepteur activé par les proliférateurs de peroxysomes gamma co-activateur 1 alpha (source : Wikipedia)

*: la protéine SIRT1 appartient à la famille des « sirtuines », dont le rôle est de soumettre à régulation de nombreuses voies cellulaires (source : Futura-Sciences)

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ 

mercredi 6 mars 2013

Radio-chimiothérapie à base de gemcitabine ou à base de capecitabine pour le cancer du pancréas localement avancé (SCALOP) : une étude de phase 2, randomisée et multicentrique

Voies de signalisation et mécanismes cellulaires génétiquement altérés dans la majorité des cancers du pancréas. In Cancer Radiothérapie Volume 15, Issue 15, August 2011, Pages 365-375
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1278321811000631

Au Royaume – Uni, la chimiothérapie est le traitement standard pour le cancer du pancréas non métastatique, localement avancé et inopérable. La radio-chimiothérapie est une option acceptable, pour lesquels gemcitabine, fluorouracile, ou capecitabine peuvent être utilisés comme produits concomitants de chimiothérapie. Notre but était d’étudier l’activité, la sécurité et la faisabilité de traitements à base de gemcitabine et à base de capecitabine après chimiothérapie d’induction  chez des patients atteints de cancer du pancréas localement avancé.

Dans cette étude de phase 2 à 2 bras, ouverte, randomisée,  des patients âgés de 18 ans et plus, atteints d’un cancer du pancréas localement avancé histologiquement prouvé (tumeur de diamètre ≤7 cm), ont été recrutés dans 28 centres entre le 24 décembre 2009 et le 25 octobre 2011. Après 12 semaines d’induction, les chimiothérapies à base de gemcitabine et de capecitabine (trois cycles de gemcitabine [1000 mg/m2 aux jours 1, 8, 15 sur un cycle de 28 jours] et de capecitabine [830 mg/m2 aux jours 1-21 sur un cycle de 28 jours]), les patients dont la pathologie était stable ou répondante aux traitements*, avec une tumeur de diamètre ≤ 6 cm et avec un indice de performance de 0-1 selon l’échelle de l’OMS, ont été répartis de manière aléatoire pour être soumis à un cycle complémentaire de chimiothérapie gemcitabine ou capecitabine; suivi par l’administration soit de gemcitabine (300 mg/m2 une fois par semaine) ou de capecitabine (830 mg/m2 deux fois dans la journée, du Lundi au Vendredi) combinée à de la radiothérapie (50,4 Gy en 28 fractions). La randomisation (1:1) était réalisée à l’aide d’un système informatique et stratifiée par minimisation. Le critère principal d’évaluation était la survie à 9 mois sans progression de la maladie, analysée par intention de traiter incluant uniquement les patients validés par tomographie. (…).

114 patients ont été enregistrés et 74 ont été répartis au hasard : 38 ont été assignés au groupe gemcitabine et 36 au groupe capecitabine.  Après 9 mois, 22 des 35 patients évaluables (62,9% ; Intervalle de Confiance [IC] 80% 50,6-73,9) du groupe capecitabine et 18 des 35 patients évaluables (51,4% ; 39,4-63,4) du groupe gemcitabine n’ont pas montré de progression. La médiane de survie globale était de 15,2 mois (IC 95% 13,9-19,2) dans le groupe capecitabine et de 13,4 mois (IC 95% 11,0-15,7) dans le groupe gemcitabine (Hazard Ratio [HR] ajusté 0,39 ; IC 95% 0,18-0,81 ; p=0,012). La survie globale à 12 mois était de 79,2% (IC  95% 61,1-89,5) dans le groupe capecitabine et de 64,2% (46,4-77,5) dans le groupe gemcitabine. La survie sans progression de la maladie était de 12,0 mois (IC 95% 10,2-14,6) dans le groupe capecitabine et de 10,4 mois (IC 95% 8,9-12,5) dans le groupe gemcitabine (HR ajusté 0,60 ; IC 95% 0,32-1,12 ; p=0,11). Huit patients du groupe capecitabine ont montré une réponse objective à 26 semaines, de même que sept patients du groupe gemcitabine. 
Des patients plus nombreux dans le groupe gemcitabine que dans le groupe capecitabine ont montré des effets toxiques hématologiques de grade 3-4 (sept [18%] versus aucun ; p=0,008) et des effets toxiques non-hématologiques (dix [26%] versus quatre [12%] ; p=0,12) pendant le traitement de radio-chimiothérapie ; les évènements indésirables les plus fréquents étant leucopénie, neutropénie et fatigue. Deux patients du groupe capecitabine ont montré une progression au cours du quatrième cycle de chimiothérapie d’induction. Des 34 patients du groupe capecitabine soumis au traitement de chimio-radiothérapie, 25 (74%) ont suivi le protocole de radiothérapie en intégralité, en comparaison des 26 (68%) des 38 patients du groupe gemcitabine. Les scores de qualité de vie n’ont pas montré de différence entre les deux groupes de traitements.

Nos résultats suggèrent que le régime de traitement à base de capecitabine pourrait être préférable au régime de traitement à base de gemcitabine dans le contexte d’une radio-chimiothérapie de consolidation après une session de chimiothérapie d’induction pour le cancer du pancréas localement avancé. Cependant, ces constatations doivent être interprétées avec précaution ; du fait que la différence intergroupe mesurée pour ce qui est du critère principal mesuré était non – significative et aussi du fait du nombre réduit de patients ayant participé à l’essai. Dr Somnat Mukherjee FRCP et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 6 March 2013

*: interprétation du traducteur

Financement: Cancer Research UK (Royaume – Uni)

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ    

mardi 5 mars 2013

La recherche d’un traitement contre le VIH: combattre l’infection latente

Evènements non classant sida: complications associées au VIH et aux traitements antirétroviraux. In Revue des Maladies Respiratoires Volume 29, Issue 6, June 2012, Pages 785-792
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842512001283

Les stratégies d’élimination d’une infection au VIH persistante, malgré les traitements actuels, et avec le potentiel de guérir cette infection au VIH ; sont d’un grand intérêt. Un patient semble avoir guéri d’une infection au VIH après avoir reçu une transplantation de moelle osseuse composée de cellules résistantes au virus ; cette stratégie n’est toutefois pas  applicable au plus grand nombre de personnes infectées. Plusieurs essais cliniques sont en cours, dans lesquels les médicaments sont utilisés comme activateurs des cellules porteuses du virus latent. Dans une récente étude, les investigateurs ont montré que l’activation d’une infection latente au VIH chez des patients sous thérapie antirétrovirale pourrait être obtenue avec une dose unique de vorinostat, agent anticancéreux breveté inhibiteur de l’histone désacétylase. Bien que ces études ne conduisent pas encore à la guérison en tant que telle, de telles études fournissent des éléments d’ouverture vers de nouvelles avenues dans le domaine de la recherche de nouveaux traitements. Des études cliniques, aux protocoles de plus longue durée d’administration des médicaments, avec des agents de substitution, avec des approches différentes de combinaison de médicaments, de la thérapie génique, et des approches de modulation du système immunitaire sont en cours. Prof Stephen J Kent MD, in The Lancet Infectious Diseases, Early Online Publication, 5 March 2013

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

lundi 4 mars 2013

Effets cardiovasculaires chez des patients atteints de cancer de la prostate métastasé ou localement avancé, traités avec des agonistes de l’hormone de libération de la gonadotrophine (LH-RHa) : essai de phase 2 randomisé MRC PATCH (PR09)

Incidence standardisée pour l'âge du cancer de la prostate (année 2000). In Annales d'Urologie, Volume 38, Issue 5, October 2004, Pages 187 - 206
Source:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003440104000609

Les traitements du cancer de la prostate basés sur les agonistes de l’hormone de relâchement de la gonadotrophine (LH-RHa) sont associés à des effets toxiques à long terme, ostéoporose incluse. L’utilisation d’œstrogènes administrés par voie parentérale permettrait d’éviter les complications à long terme associées au LH-RHa ainsi que les complications thromboemboliques associées à la prise d’œstrogènes per os.

Dans cette étude de phase 2, multicentrique, ouverte et randomisée, nous avons recruté des hommes atteints d’un cancer de la prostate localement avancé ou métastasé et leur avons programmé une thérapie hormonale à durée indéterminée. La randomisation a été effectuée par minimisation, sous ratio 2:1 ; pour recevoir 4 patches à œstrogènes en auto-administration (100 μg/24h) changés deux fois par semaine soit du LH-RHa administré selon les pratiques locales. Après atteinte des concentrations en testostérone correspondant à la castration (1,7 nmol/L ou moins), les hommes ont reçu trois patches aux œstrogènes  changés deux fois par semaine. L’effet principal mesuré (critère principal de mesure), à savoir la mortalité et morbidité cardiovasculaires, était analysé par intention de traiter modifiée et par traitement au moment de l’évènement à prendre en compte pour le changement de traitement en cas de progression de la maladie. (…).

85 patients ont été désignés au hasard pour recevoir le LH-RHa et 169 pour recevoir les patches d’œstrogènes. Tous les 85 patients ont commencé leur traitement au LH-RHa, et 168 patients les patches aux œstrogènes. À 3 mois, 70 (93%) des 75 recevant le LH-RHa et 111 (92%) sur 121 recevant les œstrogènes ont atteints les concentrations en testostérone propres à la castration. Après un suivi médian de 19 mois (Intervalle Interquartile 12-31), 24 évènements cardiovasculaires ont été rapportés, six évènements chez six (7,1%) hommes du groupe LH-RHa (Intervalle de Confiance [IC] 95%: 2,7-14,9) et 18 évènements chez 17 (10.1%) hommes dans le groupe patches aux œstrogènes (6,0-15,6). Neuf (50%) des 18 évènements survenus dans le groupe œstrogènes sont survenus après le passage au traitement LH-RHa. Les changements moyens en glycémie à jeun sur 12 mois étaient de +0,33 mmol/L (+5,5%) dans le groupe LH-RHa et de -0,16 mmol/L  (-2,4%) dans le groupe patches aux œstrogènes (p=0,004) ; les changements en cholestérolémie à jeun étaient de +0,20 mmol/L (4,1%) et de -0,23 mmol/L (-3,3%), respectivement (p<0,0001). Les autres évènements indésirables rapportés à 6 mois comprenaient gynécomastie (15 [19%] des 78 patients du groupe LH-RHa versus 104 [75%] des 138 patients du groupe patches aux œstrogènes),  bouffées de chaleur (44 [56%] versus 35 [25%]), et problèmes dermatologiques (10 [13%] versus 58 [42%]).

Les œstrogènes administrés par voie parentérale pourraient représenter une alternative au LH-RHa pour la prise en charge du cancer de la prostate, si leur efficacité est confirmée. Sur la base de nos résultats, le recrutement pour inclusion dans l’essai PATCH a été amplifié, avec pour but principal une mesure de la survie sans progression de la maladie. Dr Ruth E Langley, MRCP et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication 4 March 2013

Financement: Cancer Research UK (Royaume – Uni), MRC (Medical Research Council – Fondation pour la Recherche Médicale) Clinical Trials Unit

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

vendredi 1 mars 2013

Oncogènes dans le cancer bronchique non à petites cellules: nouvelles connaissances et dynamiques thérapeutiques

Proposition d'algorithme de prise en charge en 1ère ligne dans les CBNPC au stade métastatique. RO: réponse objective; Mut.: mutation; CI: contre indication. In Revue des Maladies Respiratoires Actualités, Volume 3, Issue 4, September 2011, Pages 365 - 371
Source: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877120311701240

Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) est une pathologie hétérogène difficile à soigner. Grâce aux efforts ayant permis de définir les mécanismes moléculaires impliqués dans l’oncogenèse pulmonaire, les approches ciblées sur le plan moléculaire offertes aux patients atteints d’un cancer du poumon ont maintenant atteint le secteur clinique. Bien que certains mécanismes moléculaires de carcinogenèse pulmonaire soient d’ores et déjà élucidés, le pronostic pour les patients demeure médiocre. Le but de cette revue de littérature est de mettre l’accent sur les associations fonctionnelles d’oncogènes clefs, responsables de la tumorigenèse pulmonaire, se présentant comme molécules cibles identifiables. Les oncogènes résultent de l’acquisition de mutations successives au niveau d’un gène donné avec pour conséquence un gain de fonction(s) dominante(s) de la protéine ciblée. Dans cette situation, un seul allèle mutant est suffisant pour induire une transformation maligne. Phénomène important, les tumeurs se nourrissent des altérations causées par l’activation oncogénique et une signalisation augmentée. Des évidences de plus en plus abondantes appuient la justification du ciblage des voies de signalisation oncogéniques plutôt que le ciblage d’un seul oncogène. Une priorité claire pour les chercheurs et les cliniciens est de mieux comprendre la complexité du réseautage biologique sous-jacent dans la pathogénèse du cancer. Ce changement de méthodes d’élaboration de thérapies devrait efficacement améliorer les résultats chez les patients. Dr Giulia M Stella PhD et al, in The Lancet Respiratory Medicine, Early Online Publication 1 March 2013

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ