Pourquoi mon enfant désobéit-il ???

Son comportement est dans la norme ? Là à nouveau on peut se poser la question suivante : « c’est quoi la norme ? ». Pas besoin d’aller en Afrique ou en Chine pour se rendre compte qu’il n’y  a pas une norme mais autant de normes possibles que de parents …

Une question à se poser serait plutôt : « Est-ce que mon enfant m’obéit suffisamment pour que je me sente bien dans mon rôle de parent? ». Si ce n’est le cas,  voici quelques pistes à explorer….

1.    Et vous comment ça va ?
On dit que les mots que l’on utilise en disent long sur ce qu’on  vit au-dedans…Tout comme notre corps, nos mots ne mentent pas !
Et si notre corps et nos paroles ne mentent, notre enfant sait ce qui se passe… 

• Commencez par nommer les choses (sans culpabiliser, ni charger votre enfant !!! C’est à vous de vous en occupez et non le contraire !!!). 

• Le dire à haute voix vous aidera à en prendre conscience et rassurera votre enfant.

• Prenez soin de ce qui vous charge, vous préoccupe, faites-vous aider!

• N’oubliez que nos enfants sont des bouts de prolongement de nous-mêmes, des miroirs en puissance. Si l’un d’eux ne va pas bien, demandez-vous en premier lieu comment vous, vous allez ? Je pense que dans la plupart des situations vous n’aurez pas à vous poser les questions suivantes… votre enfant vous reflète tout simplement…

2.    Votre enfant a-t-il ses besoins naturels respectés ?
Son sommeil
Nos grands-parents n’ayant pas les mêmes possibilités pour leurs loisirs que nous, il leur était facile de respecter le rythme de Nestor…Nous on n’arrête pas (et on aime bien ça faut le dire, on se sent exister et c’est bon !!!) et vu qu’on culpabilise déjà de le laisser à la maman de jour la semaine, on le prend avec !!! Du coup on ne l’abandonne pas  (même si finalement durant la soirée à on n’a plus causé boulot avec Charlotte que joué au Lego !) Résultat : je pense que Nestor durant la soirée a plus été réprimandé que félicité ! Et qu’a-t-il gagné en plus ? 3 heures de sommeil en moins !!! 
Car on le sait tous, la règle je vais au lit plus tard, donc je me lève plus tard ne fonctionne que très rarement chez les enfants. Or, d’après le Dr Clerget et Bernadette Costa-Prades un enfant a besoin de calme et de régularité pour bien se développer. Ils vont jusqu’à proposer une moyenne d’heure de sommeil par âge. De 3-5 ans, 12 heures et demie, puis diminution progressive pour arriver à 9 heures et demie entre 6 et 10 ans. Il est mention d’un minimum, bien entendu, il y  aura toujours des petits et des gros dormeurs.
Mais cela explique bien des difficultés scolaires et relationnelles dans le cas où l’enfant n’a pas ses heures.
Son alimentation
Votre enfant mange-t-il trop de sucre ? Beaucoup d’études aujourd’hui tendent à prouver que le trop plein de sucre (dans les sodas, bombons,…) peut être la cause d’une surexcitation…
Votre enfant est-il sensible à la caféine ? Substance présente dans bien des sodas et thés froids…
Mange-t-il « équilibré » ? 
Se dépense-t-il assez ? 
Chaque enfant est différent et a des besoins différents. Ce qui fonctionne avec un ne fonctionne par forcément avec un autre…
Son réservoir affectif
Passe-t-il assez de temps avec vous (certains spécialistes parlent d’un minimum d’une demi-heure par jour par enfant et par parents) ? 
Se sent-il affectivement en sécurité ? On n’aime pas « une fois pour toujours », mais « toujours une fois de plus ». Comme si l’affect avait une mémoire à court terme, il faut en permanence lui rappeler que nous l’aimons. Un enfant doute très vite de nos sentiments à son égard (une mauvaise note, une engueulade, …), il est bon de le rassurer. Mais là à nouveau tous n’ont pas leur réservoir affectif qui se remplit et qui si vide de la même manière… Un de mes prochains articles portera justement sur ces différences.

3.    Etes-vous convaincus de ce que vous exigez de votre enfant ?
Car « enfants obéissants » va de pair avec « parents convaincus ». Vous les obligez à mettre leurs pantoufles parce que vous avez entendu cela toute votre enfance ou bien parce que vous n’avez pas le chauffage au sol, que votre sol est glissant, et que vous en avez marre de jouer au SAMU. On met souvent la barre trop haute pour nous alors imaginez pour nos enfants !!!!

4.    Est-ce que votre enfant sait et a compris ce que vous exigez de lui ? Tout d’abord entend-il bien ? Ne souffre-t-il pas d’un trouble de l’audition ? Car pour obéir il faut en premier lieu entendre la consigne!
Votre consigne est-elle Claire, Courte, et Compréhensible ? Je l’appelle la règle des 3 C. Avez-vous remarqué le nombre de fois où la consigne se transforme en monologue interminable ? Un enfant n’a pas ni les mêmes objectifs, ni la même attention, ni la même logique, ni la même écoute que nous.
Pour être sûr que mon enfant peut m’obéir :

• Je m’assure que mon enfant m’écoute, en le faisant cesser son activité en cours et  en le regardant dans les yeux (quitte à me mettre accroupi s’il est jeune).

• Je vérifie que la consigne réponde à la règle des 3 C.

• Je lui fais reformuler.

• Je l’avertis des conséquences si la consigne n’est pas respectée (si possible quelque chose que je peux appliquer, c’est mieux, relire l’article « limites or not limites »).

5.    A-il un souci ?

« S’opposer est un des moyens les plus simples pour faire entendre qu’il y a quelque chose qui ne va pas mais qu’il n’a pas les mots pour le dire. » (Dr Clerget et B. Costa-Prades, Parents, osez vous faire obéir,  Albin Michel, 2007.)
Quand un enfant désobéit systématiquement, je lui dis qu’il y a 3 causes possibles (pour simplifier !) : soit il a ses besoins physiques qui ne sont pas respectés (dodo et manger), soit il a son réservoir affectif vide, soit il a quelque chose qui le tracasse. Vous seriez surpris d’entendre sa réponse. Et, je ne vous le cache pas, bien souvent c’est la troisième chose qui se révèle être la bonne hypothèse. Ensuite votre travail peut commencer : écouter vraiment son enfant (on croit qu’il tient de nous et par conséquent qu’on le connaît de A à Z, mais on oublie que pour aller jusqu’à Z, il faut passer par B, C, ….) et lui aider à trouver sa solution à son problème. Cela s’appelle coacher son enfant, vous êtes tous et toutes des coaches en puissance !!!!!

Et vous,  à quoi,  à qui obéissez-vous ?

Excellent printemps à tous… Bien à vous, Céline Brocard.


Livre à lire (petit et vite lu !) :
Parents osez vous faire obéir !
Dr Clerget et B. Costa-Prades (2007)
Albin Michel.

 

écrit par Céline Brocard, conseillère en éducation et développement personnel, www.r-source.ch
copyright bebe-bebe.com 

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