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Bruxelles accuse Alger de détournements d’aide humanitaire

Un rapport de l’Union européenne assure qu’une fraude massive est organisée sur l’aide accordée aux réfugiés sahraouis.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 janvier 2015 à 17h08, modifié le 19 août 2019 à 13h41

Temps de Lecture 2 min.

Des soldats du Front Polisario paradent lors de la commémoration du 35e anniversaire de

C’est un rapport daté de 2007 qui vient d’être exhumé. Il est rédigé par l’Office anti-fraude de l’Union européenne (UE) qui pointe un détournement bien organisé depuis des années de l’aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf en Algérie.

Ce rapport se fonde sur les résultats d’une enquête menée depuis 2003. Il porte de lourdes accusations et cite les noms des personnes soupçonnées d’être les organisateurs de ces détournements, qui commencent dans le port algérien d’Oran où est opéré le tri entre « ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné ». Sur la copie de ce rapport qu’a pu obtenir l’AFP, les noms des suspects ont été noircis.

Interrogée jeudi 22 janvier au Parlement européen sur ce rapport rédigé en 2007, la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva, a reconnu que l’exécutif bruxellois n’avait pas jugé nécessaire de suspendre son aide et avait continué à allouer annuellement 10 millions d’euros pour les réfugiés des camps de Tindouf, administrés par le Front Polisario.

« Surestimation des réfugiés »

Ce rapport a été « oublié » pendant sept ans. Mme Georgieva a expliqué qu’une demande de consultation avait été refusée en 2010, et que seule l’intervention du médiateur européen en 2014 a permis de l’obtenir.

« Une des raisons qui ont rendu ces détournements possibles est la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies », souligne l’office anti-fraude dans son rapport. L’instance européenne reconnaît toutefois ne pas être en mesure de chiffrer le montant « trop payé » par la Commission et par ECHO, le service européen pour l’aide humanitaire.

L’UE soutient financièrement les camps de Tindouf depuis 1975, sur la base d’une population évaluée par les autorités algériennes à 155 000 personnes. « Ni l’Algérie ni le Front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé », pointe l’OLAF qui est toutefois intervenu pour ramener en 2005 l’estimation du nombre des réfugiés à 90 000.

Un sujet de tension

L’enquête a en outre découvert que « ce sont des prisonniers, de guerre ou civils, qui sont utilisés pour la manutention de l’aide et la construction de bâtiments financés par l’aide internationale ».

Elle a également révélé que des aliments de bonne qualité destinés aux réfugiés, comme du blé canadien, « sont remplacés par leur équivalent de qualité moindre pour être revendus », et que « les produits d’un élevage de volailles financé par l’aide internationale sont vendus et non donnés aux réfugiés ».

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Le dossier du Sahara occidental, territoire annexé en grande partie par le Maroc en 1975, est un sujet majeur de tension entre Alger et Rabat. Plus de 20 ans après la signature d’un cessez-le-feu (1991), les efforts de médiation de l’ONU pour une résolution définitive du conflit sont dans l’impasse. Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, alors que le Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination.

Le Monde avec AFP

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