Le retour de Sybille de Coster-Bauchau
La députée régionale tient sa revanche. Six ans après avoir été éjectée de la majorité, elle redevient bourgmestre. Elle piaffe d’impatience.
- Publié le 16-10-2012 à 07h00
«Je n'ai pas encore vraiment réalisé. L'adrénaline me fait tenir, surtout après une campagne éreintante.» Sybille de Coster-Bauchau est la future bourgmestre de Grez-Doiceau. Fatiguée mais heureuse. Sa liste, l'Alliance communale, a raflé neuf sièges et a également remporté le jeu des négociations en s'alliant avec L'Équipe de Victor Pirot.
Le duel avec Alain Clabots, son meilleur ennemi depuis six ans, a tourné court. Même dans l'opposition, les Gréziens ne l'ont pas oublié. Il faut dire que son statut de députée régionale MR lui a permis de maintenir une certaine visibilité. «Je suis avant tout très fier d'avoir mené mon équipe à la victoire, souffle cette mère de quatre enfants, dont l'un vit au Burundi et faisait office de stratège politique à distance. C'est la première fois. En 2000, Fernand Vanbever emmenait la liste. Je ne suis devenue bourgmestre que deux ans plus tard. Et en 2006, nous avons gagné mais nous avons été écartés de la majorité.»
Une belle revanche donc pour Sybille de Coster-Bauchau, après six années dans l'ombre. «Les rapports ont été très durs à certains moments, explique cette infirmière de formation. Mais cette victoire n'est pas une revanche. Nous avons fait une très belle campagne de proximité. Je ne souhaite pas poursuivre dans la même voie que la précédente majorité. Je tendrais la main à l'opposition pour que l'on travaille ensemble.»
Cette passionnée d’art décoratif et d’antiquités, principalement du XVIIIesiècle, est arrivée en politique par hasard. En 1988, de retour d’un séjour professionnel qui l’a vu passer cinq ans au Canada et le même laps de temps au Congo, cette habitante d’Archennes est «recrutée» par l’ancien maïeur de Grez-Doiceau, Fernand Vanbever, en manque de femmes sur sa liste. Sa carrière politique s’emballe directement: conseillère communale, échevine, conseillère provinciale, bourgmestre puis députée.
«La chute en 2006 a été dure mais salutaire. On apprend beaucoup dans l’adversité. J’en ressors plus forte.»
À 59 ans, elle entend bien ne pas perdre une miette de ce retour sur le devant de la scène. Mais pas question de sacrifier sa vie familiale pour autant. «Je vais devoir réorganiser certaines choses. Je travaille beaucoup. Mais ma vie familiale est ce qui me nourrit, notamment mes quatre petits-enfants. Il s'agira donc de trouver l'équilibre!»