Orléans / Candes 2013
Le 21 avril prochain, les équipages des chavans, dont le port d’attache est Château-sur-Allier (province du Bourbonnais), s’embarqueront quai du Châtelet à Orléans aux environs de midi.
Ils souhaitent rallier le magnifique village de Candes-Saint-Martin, confluence de la Vienne, après un périple d’une petite semaine, Selon les fortunes de temps, de rivière et de guerre, comme dit l’ancienne formule. L’envie toujours de parfaire leur connaissance de la route fluviale des commerces anciens.
En ce sens et depuis le beau voyage pour Orléans, dont il reste un livre (Hors du Temps), les bateliers et batelières de la Chavannée n’ont eu de cesse d’accomplir ces périples de rivières sur l’Allier. Une remonte à la voile sur leur grand futreau Hors du Temps depuis Le Veurdre jusqu’à Villeneuve-sur-Allier en mars 2011, à la descente, la section Billy / Château-sur-Allier en mai 2011 et la section Brassac / Billy en mai 2012, au départ du plus haut point historiquement navigable.
Ce nouveau projet à cette fois initié à la marche de ces futreaux quatre nouveaux membres.
Que soit remerciée, maintenant, l'entreprise La Nivernaise de Recyclage pour sa participation généreuse aux transports que cette nouvelle aventure impose, ainsi que tous les chavans qui n'embarqueront pas mais dont le coeur accompagne l'équipe depuis plusieurs mois...
17 avril 2013 : mise à l'eau du Lion d'Or
Ce jour, contre toute attente et par un royal soleil, Le Lion d'Or, a été mis à l'eau à Apremont, sur la rivière Allier. En effet, alors que l'expert chargé de contrôler ce grand bateau annonce sa visite plus tard que prévu, Bibi et Fabrice décident que par ces toutes nouvelles chaleurs, le bateau doit rejoindre l'élément pour lequel il a été construit au plus tôt...
Détail du tableau arrière du Lion d'Or, dans la grande tradition par le motif.
Comme une évidence, la toue Le Lion d'Or, à l'attente devant Apremont-sur-Allier
13 avril 2013 : réunion et derniers soins aux bateaux
Voici les acteurs du voyage batelier Orléans / Candes-St-Martin 2013 ici réunis : de droite à gauche, Fred Mourier, Thomas Mousseau, Manu Paris, Trudi Bide, Cécile Paris, David Boirat, Daniëlle De Louw, Dominique Maréchal, Jean-Marc Duroure, Arnaud Guenzi, Marc Péroneille, Stéphane Menconi, Michel Thévenin, Serge Durin, Jean-Baptiste Paris et Louis Robillot (manque sur la photo Vincent Robillot et Jacky Griffet notre gabarier en convalescence). Nicole Lamy, fidèle à nos aventures, endossera ce difficile rôle de ravitaillement durant cette semaine de voyage, nous la remercions.
Tout le monde s'affaire aux derniers soins donnés aux bateaux.
Vient le temps des essais en situation, ici le Bel Orléans...
le Hors du Temps...
le bachot Louise...
Marc aux avirons conduit Cécile et Paty. Pinceau en main, elle s'en vont rafraîchir les liserés de la toue Pénélope. Toute la flotte doit être parée pour la Fête de la Rivière...
Fin de journée rue de la Chaîne. Déjà les pensées sont à Orléans : départ midi quai du Châtelet dimanche 21 avril prochain...
Du ciel d'Arnaud Guenzi... des images étonnantes des derniers préparatifs. Soyez attentifs, pendant un instant on peut voir distinctement les eaux montantes et argileuses de la Bieudre parallèles à celles de l'Allier, comme s'il était hors de question qu'elles se mêlent un jour...
9 avril 2013 : Visite au Lion d'Or
Ce jour, Stéph le Sapeur, Vincent, fils de Louis, et moi-même rendons visite à Jean-Marc Benoît sur le chantier du Lion d'Or. Douze jours se sont écoulés depuis notre dernière rencontre. Des rafales de vent et de pluie ronflent tout autour de la carrière des Caillettes.
Bibi, comme d'hab, nous fait part de son avancée et de ses questions auxquelles, de toute façon, il a toutes les réponses !
Pour la première fois, nous mesurons ce grand bateau : 12,58 m par 3,68 m. Comme dit le charpentier du Bec, "ça commence à causer".
Ci-dessous, un petit film d'ambiance de cette presque fin de construction. Maintenant, tout s'accélère afin de subir, dans les meilleures conditions, la visite de l'expert fluvial qui doit homologuer le fauve doré courant de ce mois.
6 et 7 avril 2013 : la remontée des Remontées
L'image du jour : Thomas et ses Remontées toute voile dehors à l'amont d'Embraud. Attention ! gare aux coups de vent et au courant qui poussent sur les embâcles de bois flotté. Ils guettent l'erreur du pilote comme le lynx...
Profitant de ce bon vent soutenu venu de Nevers, le bateau construit en Braud, a enfin vogué à la voile sur l'Allier.
Le but de cette première sortie est de se mettre en confiance, de sentir comment le bateau réagit sous voile et de prendre ses marques. Les pièces d'accastillage permettant de frapper les cordages ne sont pas encore posées, l'écoute est tenue à la main, la drisse est nouée sur une serre de banc. Cette sortie nous permettra de savoir où placer les taquets avec précision. L'équipage se compose aujourd'hui de Trudi et Moi. Nous posons le bateau à l'ancre au milieu de la rivière en aval de l'île pour hisser la voile dans le calme, sans précipitation. Après quelques minutes de réglage de l'amure nous voici partis à l'est de l'île. Au droit du pertuis le vent donne à plein sur l'étendue que forme la rivière en cette saison. Nous remontons avec les Remontées, le désormais bien nommé.
Le bateau est stable, vif à la barre, un "miel Robin" dirait Stéphane. Bien plus que le vent dans le visage ou la vision de la berge qui défile, c'est la musique de l'eau sous notre coque qui nous informe de la vitesse du bateau. Quand le son des clapots se fait entendre et que le bouillon sort par l'arrière de notre cul carré, on sait alors que nous remontons la rivière. Avec le courant qu'il y a, c'est une belle expérience, le vent est aujourd'hui plus fort que les flots. A bord l'émotion est palpable. Plus amont le vent mollit, freiné par les bois alentours et nous n'arriverons pas à atteindre le pont du Veurdre. Une prochaine fois peut-être quand les Remontées n'auront plus de secret pour moi et que le vent voudra bien être encore de la partie. Nous redescendons en quelques minutes porté par le courant puissant, puis seul je repars confiant dans l’espoir de passer le pertuis, goulet où le courant est très fort aujourd'hui et où le passage est étroit.
C'était trop pour cette première journée, le vent tourne à l'est et je ne peux lutter contre la dérive du bateau vers l'ouest où je me trouve pris, posé sur les bois amenés là par la rivière dans cette zone calme au milieu du courant. Heureusement je ne suis pas seul. Bel Orléans armé de Dom, Daniëlle, Trudi et Fred viendra se mettre à l'ancre en mon amont pour que je hisse les remontées hors du courant. Une manoeuvre délicate qui se déroule avec difficultés mais sans dégats mis à part un cordage cassé par la force du courant, rien de tel pour acquérir de l'expérience.
Il y a un peu plus d'un an, les Remontées n'était qu'un arbre tranché et quelques laizes de toiles de coton pliées au fond d'un sac, aujourd'hui c'est un bateau voilé qui remonte la rivière. En plus de l'émotion, la satisfaction est maintenant là...
Thomas
Plus tôt dans la journée, avant de partir pour Limoges où Vent de Galarne joue ce soir, Manu visite la flotte : il tente vainement de remonter la chaîne d'ancre du Tresse-Allier prise dans un rachat. Ce sera pour une autre fois...
Samedi et dimanche sont passés à raviver les bois des quatre bateaux qui doivent partir pour Orléans.
Daniëlle, Fred, Dom, Cécile et Trudi s'activent au pinçeau sur les bordés, courbes et bancs.
Les liserés rouges des gros bords, signe de reconnaissance des bateaux chavans, ne sont pas oubliés.
Les Jackys, marquant leur intérêt à l'entreprise, trouvent aujourd'hui le vent bien froid !
5 avril 2013 : Alain, au cas où, tu habites quelle paroisse exactement ?
Quand on est au départ d'un voyage, l'excitation grandit à la mesure des inquiétudes et il est légitime que l'on veuille connaître les adresses de ses amis et connaissances riverains du grand axe. Alain Fourreau, rencontré lors d'un Festival de Loire à Orléans, entouré de ses magnifiques maquettes de futreaux et toues, amoureux passionné de la Loire (voir son blog petits bateaux ligériens), fait partie aujourd'hui de notre famille de rivière et je ne peux m'empêcher de publier ici sa réponse en couleurs à mes interrogations...
Hélas, mon bon Manu, je n’ai pas d’auberge genre Au Petit Ripailleur et je ne fais pas hostellerie, même que mes bases sont aux antipodes de l’Anjou et de la Touraine, mais aux portes de la Bretagne. Là, tous, vous serez les bienvenus si l’idée venait de vous transporter jusque là. Mais voilà, je me sens chez moi là où la Loire et ses petits sont. Et donc aux portes de la Touraine-Anjou aussi. Ton aventure, s’il doit en être une, me plaît bien et c’est pourquoi il me donne envie de la consommer autrement en la suivant. Je l’ai vécu en d’autres temps et en solo. C’est après ce genre d’expérience, même modeste, que cette Loire nous devient majeure et invite au respect. Si tu peux me faire parvenir une photo, au moins des préparatifs, ça me permettrait d’en dire deux mots surtout si tu m’en dis trois.
Salut l’ami,
Alain
1er avril 2013 : quand l'outil allie le beau à l'utile
Eveline et Frédéric, "en chasse" sur une brocante du Cher, sont tombés en arrêt sur cette magnifique gaffe forgée à boules, ici en exergue sur une petite tuile bourbonnaise marquée.
30 mars 2013
La toue Pénélope (8 mètres) vient d'être chargée en douceur par toutes les forces vives qui l'entourent. Prise en charge par Vincent et son pick up, elle quitte Embraud, traverse le hameau des Roblins, le bourg de Château, négocie prudemment l'épingle de la descente, croise l'Hôtel des Mariniers et s'engage tout doucement sur l'ancien chemin de halage jusqu'à la clairière de mise à l'eau.
Le bateau-bus des chavans flotte à nouveau.
Pour préserver les enchêmes, Va-d'Bon Coeur et Manu maintiennent à la bourde quelques secondes une perpendiculaire au courant et la toue est enfin libérée...
Rien n'est cassé, la bateau brille de son dernier entretien, l'équipe évoque la prochaine descente... Un casse-tête d'organisation, de norias et transports divers, maintenant bien connus mais toujours aussi difficiles à anticiper !
La rivière est marchande, la toue rejoint son port d'attache, rue de la Chaîne.
Ce matin, Michel est monté de Châtel pour "causer" un peu de notre prochaine aventure. Un coup de main nous est donné au désarmement de Hors du Temps bientôt configuré pour la marche aux avirons. Mât, vergue, piautre et chevêtre sont déposés sur l'île dans l'attente de notre retour.
En début d'après-midi, l'équipage du bachot Louise essaie pour la première fois la config de bataille. La nacelle parfaitement équilibrée progresse à belle allure à l'aval du pertuis.
Par la suite, l'équipe s'affaire à divers petits travaux qui anticipent la prochaine Fête de la Rivière.
Freu prépare le magnifique futreau Tresse-Allier à ses prochaines évolutions à la bourde.
Marc aux avirons cherche des sensations et repères,
Vincent les retrouve...
La fin d'après-midi est consacrée au nettoyage des bateaux qui partiront pour Orléans fin avril.