Cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Béziers

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Cathédrale
Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Béziers
Image illustrative de l’article Cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Béziers
Présentation
Culte Catholique
Dédicataire Saint Nazaire et saint Celse
Type Église paroissiale
Ancienne cathédrale (jusqu'à la Révolution)
Rattachement Archidiocèse de Montpellier
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Style dominant Gothique
Protection Logo monument historique Classée MH (1840)
Site web Paroisse Cathédrale Saint Nazaire Coeur de Ville
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Hérault
Ville Béziers
Coordonnées 43° 20′ 29″ nord, 3° 12′ 36″ est

Carte

La cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse est une église de style gothique située à Béziers dans le département français de l'Hérault et la région Occitanie. La cathédrale est édifiée dans la partie ouest de l’ancienne ville médiévale, sur un large promontoire qui domine la plaine de l’Orb au même niveau que le lycée Henri-IV (1598) ; l'ensemble étant bâti sur les contreforts des anciens remparts de la cité héraultaise. Le point de vue permet d'embrasser du regard la plaine du Languedoc et ses villages alentour jusqu'aux massifs de la montagne Noire, du Caroux et des Pyrénées se profilant à l'horizon.

La cathédrale fait l'objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].

Historique de la construction[modifier | modifier le code]

La cathédrale est dédiée aux saints Nazaire et Celse. Une église romane et un ancien cimetière existaient à l'emplacement de l'actuelle cathédrale. Elle est construite à l'emplacement d'un ancien temple romain dédié à Auguste et sa femme Livie.

Un écrit mentionne l'existence d'un édifice dès le VIIIe siècle. Lors du sac de Béziers, le , un incendie provoqua la destruction entière de l'édifice roman, œuvre de Maître Gervais ; certains vestiges restent visibles dans la cathédrale gothique.

Les travaux de reconstruction de la cathédrale débutèrent au milieu du XIIIe siècle.

L'extérieur de l'édifice[modifier | modifier le code]

Aspect général[modifier | modifier le code]

La cathédrale est dominée par une tour carrée de 48 mètres de hauteur surmontée d'une tourelle abritant un campanile en fer comportant une cloche de la fin du XVIIIe siècle. La partie supérieure (du XVe siècle) est ornée de colonnes dont chacune des bases représente un visage humain. Le clocher renferme un bourdon (du nom de Marie) de 4 tonnes fondu par François Granier, deuxième cloche de la région par son importance après le bourdon de la cathédrale de Montpellier.

De nombreuses gargouilles, certaines nécessitant un projet de rénovation, ornent les murs de la cathédrale. Des grilles de ferronnerie richement ouvragées du XIVe siècle protègent les vitraux du chœur.

Sacristie[modifier | modifier le code]

La sacristie construite sous Guillaume de Montjoie, qui jouxte l'abside, plus basse que cette dernière, date du XVe siècle. Elle possède une balustrade. Les grilles en fer forgé datent du XIIIe siècle.

Façades[modifier | modifier le code]

La façade ouest de l'édifice domine l'Orb.

La façade est surmontée de deux tours et d'un ensemble de créneaux. Une tour ronde est placée en retrait, véritable tour de guet avec des créneaux. La façade est ornée d'une rosace de 10 mètres de diamètre. En dessous, se trouve le portail d'entrée (qui n'est plus utilisé aujourd'hui) surmonté d'un mâchicoulis. Les sculptures de la façade ont presque toutes été détruites. Il ne reste que deux statues situées de part et d'autre du portail, représentant la synagogue et l'Église du Christ (Ecclesia et Synagoga).

Sur la façade nord du transept, se trouve la porte d'entrée (créée au XVIIe siècle), surmontée d'un linteau de bois qui évoque le martyre des saints Nazaire et Celse.

L'intérieur de la cathédrale[modifier | modifier le code]

Dimensions[modifier | modifier le code]

L'intérieur de la cathédrale forme une croix grecque. L'édifice mesure :

  • 50 mètres de long,
  • la nef 14 mètres de large.
  • Largeur du transept : 33 mètres.
  • Hauteur maximale de la voûte de la nef : 32 mètres.

Détails intérieurs[modifier | modifier le code]

À l'intérieur, on peut trouver[2] :

  • des colonnes et des chapiteaux romans, vestiges de la cathédrale romane. La majorité des colonnes date de la période gothique. Les arcs doubleaux qui soutiennent la voûte sont du XIVe siècle.
  • les appuis des tribunes, situées dans la nef, près du chœur, présentent des frises à triglyphes et métopes. Ces frises sont des imitations de style gallo-romain dégénéré, datant de l'époque romane (XIIe siècle).
  • le chœur renferme d'anciens vitraux de l'âge gothique[3]. Il a été profondément remanié au XVIIIe siècle dans le style baroque avec une colonnade de marbre rouge longeant le mur de l'abside et encadrant les statues des quatre évangélistes, une gloire en staff et un autel en marbre polychrome[4],[5].

Au-dessus des stalles, on remarque six grands tableaux. Trois d'entre eux sont signés Thierry et représentent des scènes de la vie de Moïse ; les trois autres sont des œuvres du peintre montpelliérain Raoux[6],[7],[8], et montrent des scènes de la vie de Constantin et de sa mère, sainte Hélène.

  • la sacristie, construite en 1443, par l'évêque Guillaume de Montjoie, en même temps que la salle capitulaire.
  • les murs sont en partie recouverts de fresques anciennes, remises en état en 1917. Ces fresques ont été gravement endommagées lors des guerres de Religion, puis enduites d'un badigeon qu'il a fallu enlever par la suite. Elles sont datées des XIVe et XVe siècles et ornent les murs de nombreuses chapelles[9] (la chapelle du Saint-Esprit et la chapelle des Morts notamment).
  • la grande rosace, d'un diamètre de dix mètres.

La cathédrale comporte une crypte du début du XIIIe siècle, accessible par un escalier dans le bas-côté gauche.

Le cloître[modifier | modifier le code]

Vue du cloître de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers
Vue du cloître de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers

Le cloître, inachevé, jouxte la cathédrale au sud. La galerie supérieure ne fut jamais construite. Les sculptures des voûtes datent du XIVe siècle. La fontaine ornant son centre occupe maintenant la place de la Révolution. Le cloître abrite les restes d'une collection lapidaire dont les plus belles pièces ont été transférées au Musée du Biterrois. Il reste toutefois posé au sol un buste de statue romaine et, présentées sur les murs, quelques statues d'art sacré. Scellés dans ces murs, on peut remarquer particulièrement des éléments d'épigraphie médiévale et moderne et des pierres tombales, ainsi que deux fragments de sarcophage tardo-antique typiques des ateliers aquitains.

En contrebas du cloître se trouve le jardin de l'Évêché. De ce jardin, il y a un panorama qui permet d'embrasser la plaine de l'Orb, les ponts (Pont-Vieux datant du XIIIe siècle, Pont-Neuf, pont-canal) et les écluses de Fonserannes.

Le [10], Barbe Marguerite d'Igny de Risaucourt, baronne de Guerpont et de Silmon, comtesse de Risaucourt, princesse du Saint-Empire, veuve d'Antoine de Bastard-Saint-Denis de Guerpont, capitaine d'infanterie, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis[11], âgée de 80 ans, est enterrée dans le cloître de la cathédrale par le père Bellet, en présence de maître Joseph Gallet, prêtre de Saint-Nazaire de Béziers, et de maître Barthélémi Augier, prêtre prébendier.

Le grand orgue[modifier | modifier le code]

Le buffet de l'orgue remontant à l'instrument construit en 1633 par le flamand Guillaume Poncher.

Le grand orgue est installé sur une tribune, à l'extrémité de la nef, dont le buffet, de style Louis XIII et œuvre de Guillaume Martois, date du XVIIe siècle.

La partie instrumentale date pour partie des XVIIe et XVIIIe siècles (Guillaume Poncher 1633, Jean de Joyeuse 1678 et Joseph Isnard 1785) et pour une autre partie du XIXe siècle (reconstruction en 1868 par Théodore Puget modifiant totalement l'harmonisation, c'est-à-dire la sonorité générale de l'instrument, pour la rendre conforme au goût romantique).

Cet instrument a été restauré en 1993[12],[13].

Les cloches[modifier | modifier le code]

Le clocher de la cathédrale de Béziers possède en total six cloches, dont une cloche de tintement coulée en 1788 par Claude Brenel[14] dans un campanile en fer forgé dans le toit du clocher. Autres cinq cloches sonnent à la volée, dont quatre en volée rétrograde avec le joug en fonte cintrée et un en lancé-franc avec le joug en poutrelle, donc il s'agit de la petite cloche Bernadette. Les cloches sont disposées dans un beffroi métallique à l'intérieur du clocher.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00103374, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. "Cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Béziers" Le patrimoine de la Cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Béziers, sur www.pop.culture.gouv.fr/
  3. « Verrières », notice no PM34000050, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  4. « Retable (maître-autel) », notice no PM34000053, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  5. « Table d'autel », notice no PM34000096, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  6. « Tableau : l'Invention de la croix », notice no PM34000061, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  7. « tableau : Croix apparaissant à Constantin (la) », notice no PM34000060, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  8. « Tableau : Moïse frappant le rocher », notice no PM34000059, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. « Chapelle Saint-Blaise : retable de Saint-Blaise : degré, autel, 2 gradins, retable architecturé », notice no PM34002351, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  10. Archives départementales de l'Hérault - 5 MI 13/6 - p. 54.
  11. Jean de Bastard, comte d'Estang, Généalogie de la Maison de Bastard, p. 104.
  12. « Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue », notice no PM34000097, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. « Orgue de tribune », notice no PM34002310, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. « Cloche », notice no PM34000073, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L. Noguier, « Saint-Nazaire de Béziers », dans Bulletin monumental, 1873, 5e série, tome 1, p. 238-251 (lire en ligne)
  • Constant Blaquière Cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. Guide historique (1923), 2de édition (1933);
  • Pierre Lablaude, « Saint-Nazaire de Béziers », dans Congrès archéologique de France.108e session. Montpellier. 1950, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 323-338
  • Sous le direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, « Cathédrale Saint-Nazaire », dans Le guide du patrimoine Languedoc Roussillon, Hachette, Paris, 1996, p. 159-166
  • Françoise Robin, « Béziers : Cathédrale Saint-Nazaire », dans Midi gothique : de Béziers à Avignon, Paris, Picard éditeur, coll. « Les monuments de la France gothique », , 389 p. (ISBN 2-7084-0549-7), p. 260-274

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]