Le goût de la révolte !
de Auteur inconnu

critiqué par Polouilems, le 8 avril 2015
(Bruxelles - 66 ans)


La note:  étoiles
Promenade bouleversante à travers les siècles et l'universel
Des textes, et quels textes! Chacun enchâssé dans un moment d'exception, délivre de tout. Car le texte, les écrits des révoltés, qui sont souvent des auteurs eux-mêmes, délivre presque plus que la révolte, qui étouffe toujours à un instant ou à un autre. Lectures qui se suivent et qui s'interpellent l'une l'autre par leur prénom. Leur alternance elle-même, due au choix de celles qui les présentent, enchante. Cavalcade à travers les siècles, et qui semble se dérouler tout en même temps.
Abélard, Zola, Hugo, Prévert, Rimbaud, Villon, Rutebœuf, Louise Michel, Restif de la Bretonne, et d'autres, furent tous impliqués dans des révoltes qui mirent rois, gouvernements, universités sur la sellette. Moments de vérité où l'abus des mots, de la force, n'est plus le seul maître, même s'il le redevient toujours. Quelques descriptions saisissantes semblent dater du jour. Comme: "Toujours et partout la pauvre espèce humaine livrée à des anthropophages plus ou moins adroits, servit de jouet à toutes les ambitions..." (Le manifeste des égaux de Sylvain Maréchal) Tout est dit. Il suffirait de mettre la phrase au présent.
Des femmes et hommes, aux prises avec un chaos, qui surprend toujours, et que certains appellent l'histoire, mais qui est la réalité même, autrement dit aux prises avec l'impossibilité de construire la société, et qui dans un ultime effort parviennent parfois à la changer un peu. L'histoire ahurissante, elle, des hommes et des femmes qui ne font qu'essayer de vivre les évènements, d'orienter la dite histoire, et les mots qu'ils mettent sur eux pour en retenir la grandeur, la force, alors que d'autres la pressent de choir dans l'horreur, l'écrasent au moyen de la bêtise.