Police perso : Cristiani Corsi
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jeudi 12 mai 2016

ARRITTI ! RESISTENZA !

Antoine Luciani, professeur de lettres anciennes à l'Université de Corti, fut l'un des animateurs du collectif "Piss Christ Fora ! " . Il livre ici son analyse de certains évènements "profanatoires" survenus ces derniers temps en Corse et leur traitement médiatico-politicien marqué par le "deux poids, deux mesures".



Le récent incendie d'une mosquée à Ajaccio et les diverses réactions qui ont suivies appellent de notre part les commentaires suivants :
rappelons d'abord quelques faits.

1) L'affaire du PISS CHRIST cette exposition, à Ajaccio, d'une œuvre excrémentielle autant que blasphématoire, qui outrage la foi catholique et la religion de nos aïeux. Elle n'a suscité aucune émotion dans le "pays légal" et, chose plus surprenante, dans les milieux qui prétendent défendre la Corse : Pendant qu'on crachait sur la tombe de leur père, ils regardaient ailleurs. Le vertueux président Hollande, de son coté, n'a pas déclaré alors, sur un ton solennel :"Aucun acte anti religieux ne doit être toléré. Et la LDH a gardé un éloquent et très significatif silence.

2) Les Jardins de l'Empereur : le peuple ajaccien spontanément, c'est soulevé contre un guet-apens qui visait, le jour de Noël, les pompiers venus éteindre un incendie volontaire. Le même "pays légal" la même LDH, les mêmes defensores patriae, comme aurait dit Pascal Paoli, n'ont rien trouvé de mieux à dire que de traiter le peuple ajaccien de "fascistes".
3) L'église de la Scala Santa, à Bastia, a été vandalisée. Silence. C'était un simple "fait divers". Pas de quoi fouetter un chat.
En revanche, lorsqu'une synagogue a été taguée par un jeune inconscient, quel tollé! Quels cris d'orfraie! S'attaque-t'on à une mosquée, voilà tout le "pays légal" avec le renfort des patriotes Corses, en ébullition, avant même de savoir ce qui c'est passé. Et les mots qui tuent de fuser de toutes parts : " xénophobie, racisme, extrémisme, intégrisme"... Quandu i ghjalli cantanu in Parigi, i papajalli ripetenu in Corsica. L'église n'est pas en reste. Elle "suit Charlie" (jusqu'à présent elle suivait le Christ).

Voilà des faits incontestables mais un autre fait fait éclater l'hypocrisie de nos bons apôtres : récemment une école Corse a demandé à ses élèves de chanter, pour la fête de fin d'année, un vieux tube de John Lennon, qui s'extasiait à la vision sublime des temps futurs qui verraient l'effacement de toutes les nations et de toutes les religions. Que croyez vous qu'il arriva ? La LDH et son cortège de "défenseurs de la patrie" appuyèrent l’initiative qui violait la neutralité de l'état (oui Mr le recteur !) et outrageait  la foi chrétienne aussi bien que la musulmane. On peut imaginer ce que ressentir les pieux musulmans en voyant l'école de la république tenter d'arracher à leurs enfants la foi de leur père. Cette fois, le loup revêtu de la peau de l'agneau, laisse pointer ses oreilles, et son sourire montre ses crocs. " Hypocrite !" c'est ainsi que les pieux musulmans appellent nos défenseurs des droits de l'homme. Ils ont raison.

Tirons la leçon de tous ces faits; ils nous éclairent et nous montrent le chemin de la vérité et de l'honneur.
Nous sommes, suivant nos traditions qui remontent à la plus haute antiquité - avant même le christianisme- accueillant envers le pauvre, le malheureux le suppliant. Notre modèle est celui du Bon Samaritain de l’Évangile, qui porte secours au pauvre blessé, son frère, non parce qu'une loi l'y oblige, mais simplement parce qu'il est bon. Nous sommes également accueillant avec l’hôte que nous traitons avec égards et respect.
Mais nous n'admettons pas que quelqu'un vienne, armé des Droits de l'Homme, enfoncer notre porte et s'imposer  chez nous comme s'il était chez lui, se faisant notre égal, avant de se faire notre maitre. Nous refusons cet humanisme désincarné, qui n'est que le masque des forces obscures, mais monstrueuses qui sapent la société et conduisent à la mort. Nous savons que sous ces mots doucereux se dissimule la volonté fanatique de détruire les dernières défenses immunitaires de notre peuple. Nous faisons notre cette phrase tranchante d'Edmond Simeoni : " Le peuple refuse la submersion démographique" et notre encore la noble déclaration de S.M. Hassan II, roi du Maroc :"L'intégration ? mais nous n'en voulons pas ! les marocains sont et resteront éternellement marocains et musulmans". En nous disant ce qu'est un marocain, le roi du Maroc nous apprend ce que doit être un Corse.



Nous avons besoin de ces leçons. Les récents évènements de Corse montrent que les différents chefs de clan et de partis, nombre de gens d'église (pardonne leur, Circinellu, ils ne savent pas ce qu'ils font ! ) ont signé l'acte de capitulation et que " l'apostasie silencieuse" se double d'une soumission honteuse.
Nous en appelons donc au peuple Corse, à tous ceux au cœur desquels le DIU VI SALVE REGINA dit encore quelque chose, à tous les hommes libres de ce pays qui fut fier et rebelle à toute servitude, aux mânes de nos aïeux dont le sang coule dans nos veines, auxquels nous sommes liés d'honneur,  et qui nous dictent aujourd'hui notre conduite.
Et nous disons aux corses : ARRITTI ! RESISTENZA ! Nous voulons rester des hommes, nous voulons rester des Corses dignes de notre passé, dans le réalisme politique et la charité chrétienne.

Antoine Lucciani


jeudi 5 mai 2016

Miracles et Prophéties

A l'initiative du mouvement Cristiani Corsi, une messe dite selon le rite Saint Pie V est célébrée mensuellement en l'église Notre Dame de Lourdes de Bastia  par le père Mercury. Elle est suivie d'une conférence destinée à une plus grande compréhension de la doctrine Catholique traditionnelle et éternelle. La Raison et la connaissance ordonnées à la Foi demeurent le fondement de la Chrétienté envisagée comme civilisation unifiant l'Europe et illuminant le Monde, et  dont la Corse est, parmi tant d'autres nations, l'une des dépositaires.



Les conférences des 25 janvier et 22 février derniers portaient sur la question du  rapport entre la crédibilité de notre religion et les miracles. L'abbé Mercury a commencé par l'étude des prophéties. On distingue en effet trois sortes de miracles : le miracle physique ( guérisons etc ..), le miracle moral ( martyre et héroïsme des saints ) et le miracle intellectuel. La prophétie appartient à ce troisième genre parce qu'elle fait participer le voyant à la science même de Dieu en découvrant à son esprit des choses qui dépassent ses capacités naturelles.
Dans l'Ancien Testament, le prophète est celui qui a d'abord reçu de Dieu la mission de rappeler au peuple ses engagements religieux et moraux envers son Créateur et son prochain. Dans ce cadre, il doit entretenir la foi dans le Sauveur à venir, germe du salut pour les hommes de cette époque, de la même manière que la foi dans le Messie venu est le germe de notre propre salut aujourd'hui.
Les circonstances de la venue du Christ sont ainsi annoncées et consignées dans les Saintes Ecritures. Les hommes attendaient et, dans cette attente fervente, ils obtenaient le pardon de leurs péchés et la faveur divine. Cette prédiction concernant "Celui qui doit venir " est toujours précise et certaine. Elle porte sur un futur contingent, à ce titre naturellement imprévisible. Elle se développe juste après le péché originel jusqu'aux environs de 500 avant Jésus Christ. A cette époque là, le prophétisme s'achève et le peuple juif a désormais en sa possession le "portrait robot" du Sauveur des hommes. Les paîens eux-mêmes en ont également une certaine connaissance dont les éléments inspireront la démarche des Rois Mages au temps de la naissance de Jésus.
Le père Mercury a ainsi illustré le rapport entretenu par l'Ancien et le Nouveau Testament. Les textes scripturaires qui précèdent la venue de Jésus Christ ont pour but de le dire par avance. L'Ancien Testament annonce, "prépare" le Nouveau. Il n'est pas compréhensible autrement.

La  prochaine messe traditionnelle suivie d'une conférence aura lieu le 30 mai à 18 h .


samedi 5 mars 2016

Una vechja tradizione

Hè oghje, u 6 di marzu, a quarta dumenica di Quaresima. Chjamatu dinù « Lætare », prima parolla di l’introitu di u ghjornu. Hè l’occasione di fà un puntu liturgicu nantu à una vechja tradizione chjesale : a benedizzione di a rosula. Pudete leghje un stratu di L’année liturgique di Dom Prosper Guéranger, monacu benedittinu, abbate di Solesmes. Bona dumenica à tutti, è forza per a seguita di a Quaresima.

Eccu u ricacciu :

"Ce Dimanche, appelé Lætare, du premier mot de l’Introït de la Messe, est un des plus célèbres de l’année. L’Église, en ce jour, suspend les saintes tristesses du Carême ; les chants de la Messe ne parlent que de joie et de consolation ; l’orgue, muet aux trois Dimanches précédents, fait entendre sa voix mélodieuse ; le diacre reprend la dalmatique, le sous-diacre la tunique [19] : et il est permis de remplacer sur les ornements sacrés la couleur violette par la couleur rose. Nous avons vu, dans l’Avent, ces mêmes rites pratiques au troisième Dimanche appelé Gaudete. Le motif de l’Église, en exprimant aujourd’hui l’allégresse dans la sainte Liturgie, est de féliciter ses enfants du zèle avec lequel ils ont déjà parcouru la moitié de la sainte carrière, et de stimuler leur ardeur pour en achever le cours. Nous avons parlé, au jeudi précédent, de ce jour central du Carême, jour d’encouragement, mais dont la solennité ecclésiastique devait être transférée au Dimanche suivant, dans la crainte qu’une trop grande liberté ne vint altérer en quelque chose l’esprit du jeune : aujourd’hui rien ne s’oppose a la joie des fidèles, et l’Église elle-même les y convie.
La Station, à Rome, est dans la Basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem, l’une des sept principales de la ville sainte. Élevée au IVe siècle par Constantin, dans la villa de Sessorius, ce qui l’a fait appeler aussi la basilique Sessorienne, elle fut enrichie des plus précieuses reliques par sainte Hélène, qui voulait en faire comme la Jérusalem de Rome. Elle y fit transporter, dans cette pensée, une grande quantité de terre prise sur le mont du Calvaire, et déposa dans ce sanctuaire, entre autres monuments de la Passion du Sauveur, l’inscription qui était placée au-dessus de sa tête pendant qu’il expirait sur la Croix, et qu’on y vénère encore sous le nom du Titre de la Croix. Le nom de Jérusalem attaché à cette Basilique, nom qui réveille toutes les espérances du chrétien, puisqu’il rappelle la patrie céleste qui est la véritable Jérusalem dont nous sommes encore exilés, a porté dès l’antiquité les souverains Pontifes à la choisir pour la Station d’aujourd’hui. Jusqu’à l’époque du séjour des Papes à Avignon, c’était dans son enceinte qu’était inaugurée la Rose d’or, cérémonie qui s’accomplit de nos jours dans le palais où le Pape fait sa résidence.

Le Dimanche de la Rose.


La bénédiction de la Rose d’or est donc encore un des rites particuliers du quatrième Dimanche de Carême : et c’est ce qui lui a fait donner aussi le nom de Dimanche de la Rose. Les idées gracieuses que réveille cette fleur sont en harmonie avec les sentiments que l’Église aujourd’hui veut inspirer à ses enfants, auxquels la joyeuse Pâque va bientôt ouvrir un printemps spirituel, dont celui de la nature n’est qu’une faible image : aussi cette institution remonte-t-elle très-haut dans les siècles. Nous la trouvons déjà établie dès le temps de saint Léon IX ; et il nous reste encore un sermon sur la Rose d’or, que le grand Innocent III prononça en ce jour, dans la Basilique de Sainte-Croix-en-Jérusalem. Au moyen âge, quand le Pape résidait encore au palais de Latran, après avoir béni la Rose, il partait en cavalcade, la mitre en tête, avec tout le sacré Collège, pour l’Église de la Station, tenant cette fleur symbolique à la main. Arrivé à la Basilique, il prononçait un discours sur les mystères que représente la Rose par sa beauté, sa couleur et son parfum. On célébrait ensuite la Messe.
Quand elle était terminée, le Pontife revenait dans le même cortège au palais de Latran, toujours en cavalcade, et traversait l’immense plaine qui sépare les deux Basiliques, portant toujours dans sa main la fleur mystérieuse dont l’aspect réjouissait le peuple de Rome. A l’arrivée au seuil du palais, s’il y avait dans le cortège quelque prince, c’était à lui de tenir l’étrier et d’aider le Pontife à descendre de cheval ; il recevait en récompense de sa filiale courtoisie cette Rose, objet de tant d’honneurs et de tant d’allégresse.
De nos jours, la fonction n’est plus aussi imposante ; mais elle a conservé tous ses rites principaux. Le Pape bénit la Rose d’or dans la Salle des parements, il l’oint du Saint-Chrême, et répand dessus une poudre parfumée, selon le rite usité autrefois ; et quand le moment de la Messe solennelle est arrivé, il entre dans la chapelle du palais, tenant la fleur mystique entre ses mains. Durant le saint Sacrifice, elle est placée sur l’autel et fixée sur un rosier en or disposé pour la recevoir ; enfin, quand la Messe est terminée, on l’apporte au Pontife, qui sort de la chapelle la tenant encore entre ses mains jusqu’à la Salle des parements. Il est d’usage assez ordinaire que cette Rose soit envoyée par le Pape à quelque prince ou à quelque princesse qu’il veut honorer ; d’autres fois, c’est une ville ou une Église qui obtiennent cette distinction.
Nous donnerons ici la traduction de la belle prière par laquelle le souverain Pontife bénit la Rose d’or : elle aidera nos lecteurs à mieux pénétrer le mystère de cette cérémonie, qui ajoute tant à la splendeur du quatrième Dimanche de Carême. Voici en quels termes cette bénédiction est conçue :

« O Dieu, dont la parole et la puissance ont tout créé, dont la volonté gouverne toutes choses, vous qui êtes la joie et l’allégresse de tous les fidèles ; nous supplions votre majesté de vouloir bien bénir et sanctifier cette Rose, si agréable par son aspect et son parfum, que nous devons porter aujourd’hui dans nos mains, en signe de joie spirituelle : afin que le peuple qui vous est consacre, étant arraché au joug de la captivité de Babylone par la grâce de votre Fils unique qui est la gloire et l’allégresse d’Israël, représente d’un cœur sincère les joies de cette Jérusalem supérieure qui est notre mère. Et comme votre Église, à la vue de ce symbole, tressaille de bonheur, pour la gloire de votre Nom ; vous, Seigneur, donnez-lui un contentement véritable et parfait. Agréez la dévotion, remettez les pèches, augmentez la foi : guérissez par votre pardon, protégez par votre miséricorde ; détruisez les obstacles, accordez tous les biens : afin que cette même Église vous offre le fruit des bonnes œuvres, marchant à l’odeur des parfums de cette Fleur qui, sortie et de la tige de Jessé, est appelée mystiquement la fleur des champs et le lis des vallées, et qu’elle mérite de goûter une joie sans fin au sein de la gloire céleste, dans la compagnie de tous les saints, avec cette Fleur divine qui vit et règne avec vous, en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen. »"

Cristiani Corsi

dimanche 28 février 2016

Foi et Eglise

Le 28 décembre dernier en l'Eglise Notre Dame de Lourdes de Bastia, l'abbé Mercury donnait à l'issue de la messe mensuelle célébrée selon le rite tridentin  une conférence d'un grand intérêt sur le thème : "La Foi comme vertu théologale *" , se proposant d'expliciter le rapport qui existe entre la foi et la piété.


Qu'est ce que je veux signifier quand je professe ma foi en affirmant "je crois" ? Est-ce seulement une conviction qui m'est purement personnelle et qui résulte d'une grâce individuelle de Dieu ? Certes, la foi est la conséquence d'un appel divin lancé au fond du cœur de chacun.
Mais ce n'est évidemment pas suffisant.L'Eglise catholique a été constituée par notre Sauveur gardienne de la Foi dans le monde. Par sa hiérarchie et tou ceux qui participent à l'autorité de celle-ci, elle enseigne ce qui doit être cru au sujet du mystère divin. Lorsque j'affirme : "je crois", j'entend dire je suis certain de ce que à quoi j'adhère et que le contenu de l'enseignement reçu de l'Eglise est absolument vrai.
La vertu théologale de foi est une capacité infuse directement de Dieu dans l'intelligence. Elle ne donne pas l'évidence des mystères qu'expriment les vérités de la Foi, mais elle assure la fermeté absolue que ce à quoi j'adhère dit vraiment ce qu'est Dieu dans son Mystère. C'est pourquoi l'acte de foi indique : Mon Dieu, je crois fermement tout ce que vous avez révélé et que vous nous enseignez par votre Eglise, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.
La foi concerne donc premièrement notre intelligence qu'elle illumine et éclaire sur la réalité mystérieuse de Dieu. Elle nous guide sur la voie qui mène au Ciel. Elle ne se limite donc pas à un acte intellectuel, car elle est une lumière sûre qui nous conduit dans toute la vie. Elle s'épanouit donc naturellement dans une piété éclairée qui rend, le mieux possible, à Dieu ce qui lui est dû.
Par conséquent, ce n'est pas n'importe quel mouvement de piété qui plait à Dieu. Etre pieux, comme le sont certains musulmans, juifs ou bouddhistes, peut être une attitude purement naturelle qui ne correspond pas à ce que Dieu veut. La véritable piété suppose l'obéissance de la foi, c'est à dire l'adhésion inconditionnelle à l'enseignement de l’Église.

* ayant Dieu pour objet. Les trois vertus théologales sont la Foi, l'Espérance et la Charité

jeudi 11 février 2016

Rosaire en Corse, rencontre avec le père Louis-Marie

 Le père dominicain Louis-Marie Arino Durand, o.p. était à Bastia le 23 janvier dernier pour y rencontrer l'Archiconfrérie du Rosaire, nouvellement instituée et dont il est le responsable spirituel. A cette occasion le père présenta  en l’Église Notre Dame de Lourdes un compte rendu en image de son dernier séjour au Proche Orient parmi les communautés chrétiennes menacées et persécutées. Le père Louis-Marie répond aux questions de Cristiani Corsi .




      Qu'est-ce que le rosaire, son "histoire" ?

Le rosaire ? C’est en fait tout un monde ! Et il est difficile de le décrire en juste quelques
mots. Disons qu’il s’agit d’une dévotion, dans le meilleur sens du terme, qui nous permet
d’aller à Jésus par Marie. Le rosaire c’est, par la récitation répétitive de Notre Père et de Je
vous salue, Marie, apprendre à vivre l’Écriture avec, comme et par Marie. C’est enfin une
arme spirituelle puissante dont la prière a été encouragée au cours de l’histoire.
Le rosaire est le résultat d’une lente évolution dans l’histoire de l’Église. Il est très lié à
l’Ordre des Frères Prêcheurs, autrement dits dominicains, car la tradition nous rapporte que
saint Dominique le reçut des mains mêmes de la Vierge Marie. De grands personnages ont
permis sa propagation au cours des siècles. J’en retiendrai trois : le bienheureux Alain de la
Roche (1428-1475) qui institua les Confréries du Rosaire, saint Pie V (1504-1572), le pape de
Lépante, qui en fixa la structure et enfin saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716)
qui le répandit grâce à une prédication populaire.

     En quoi consiste votre mission ?

Étant donné ce lien qui unit l’Ordre dominicain au Rosaire, il existe une charge spécifique qui
est celle de Promoteur Général du Rosaire. Le Maître de l’Ordre m’a nommé à ce poste lors
du chapitre général de Bogotá en 2007.
Il m’a alors été demandé de créer un site internet pour l’ensemble de notre Ordre, dans ses
trois langues officielles à savoir le français, l’espagnol et l’anglais. Il s’agit du site Rosarium
(www.rosarium.op.org). Chaque jour, un nouvel article est mis en ligne. Ce sont désormais 62
langues qui sont présentes sur le site, le corse compris !
Par ailleurs, une fois par an, je fais un grand voyage dans une zone géographique donnée pour
rencontrer les frères et sœurs dominicains ainsi que tous les acteurs du monde du Rosaire et
ainsi les encourager et échanger avec eux sur cette belle dévotion que l’on retrouve chez tant
de catholiques.

      Vous revenez d'un voyage au Proche Orient. Quel est l'état d'esprit des communautés chrétiennes là-

bas ?

Dans le cadre du grand voyage dont je parlais à l’instant, je me suis rendu au Proche et
Moyen-Orient au mois de novembre dernier. Pour être exact, je suis allé dans les Émirats Arabes Unis, au Liban, en Turquie et enfin en Irak. 
Il me semble donc que votre question doit plutôt concerner ce dernier pays, l’Irak. J’étais
exactement à Erbil, dans le Kurdistan irakien et j’avais décidé de m’y rendre pour célébrer
avec mes frères et sœurs dominicains l’ouverture du Jubilé des 800 ans de notre Ordre, le 7
novembre 2015.
Il est un peu difficile de répondre à cette question lorsque l’on ne reste que quelques jours
dans un endroit. J’ai été marqué par deux choses : la tristesse des gens que j’ai pu rencontrer
et en même temps l’immense foi et la force qui les animent. Les réfugiés chrétiens ont tout
perdu en l’espace de quelques heures et ils continuent à se battre. Aussi, l’élan de solidarité
manifesté par de nombreuses associations internationales m’a impressionné.

      Que vous inspire pour l'Europe la situation en Syrie ?

La situation en Syrie constitue un sérieux avertissement. Un avertissement pour nos pays qui,
à force d’un anti-christianisme forcené, se sont eux-mêmes anesthésiés et sont comme tétanisés
devant un phénomène qu’ils taisent. Je suis souvent effaré par le fait que nous n’écoutons pas
les chrétiens d’Orient. Ceux que j’ai rencontrés nous font parfois le reproche terrible de notre
silence coupable, quand il ne s’agit pas purement et simplement de désinformation.
C’est également un avertissement pour les chrétiens en particulier. Si notre civilisation
européenne s’inquiète, c’est qu’elle a sciemment coupé ses racines. C’est le christianisme qui
a fait l’Europe, n’en déplaise à ceux qui nous gouvernent. Mais sommes-nous assez
chrétiens ? Je me permets d’en douter lorsque je vois notre société qui vit, au mieux, de
« traditions. »

    L'ordre dominicain est peu connu en Corse, quel est sa vocation première ? Quelle est la

    place des moines et religieux dans la société contemporaine ?

L’Ordre dominicain a été fondé, comme son nom l’indique, par saint Dominique. Sa vocation
première est la « Prédication pour le salut des âmes. » C’est la raison pour laquelle le nom
officiel des dominicains est celui de « Frères Prêcheurs. » Chacun, selon le génie qui lui est
propre, va ensuite donner une touche tout à fait personnelle à son annonce de la Vérité qu’est
le Christ.
La place des moines et des religieux dans la société contemporaine ? Cela dépend de quel côté
on se place ! La société, régie par l’argent, les verra au mieux comme de touchants souvenirs
du passé, au pire, comme des inutiles. Comme je crois, pour l’avoir vécue, en la force de la
prière, il me semble au contraire qu’ils ont une utilité qui ne fait pas de bruit : on ne risque
donc pas d’en parler dans les médias. Les moines et les religieux doivent être des signes de
contradiction, des signes de la Miséricorde de Dieu, ce Dieu pour lequel ils laissent tout pour
pouvoir le donner au monde.

Merci, mon père 

jeudi 4 février 2016

Rite et Société

Les Corses de la région bastiaise attachés à la Tradition Catholique ont depuis l'été dernier la possibilité de participer à la messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain  ( la "messe en latin" ) par l'abbé Mercury, spécialement affecté à cet apostolat au sein du diocèse, le dernier lundi de chaque mois à 18 h en l’Église Notre Dame de Lourdes à Bastia. La messe est habituellement suivie d'une conférence explicative autour de sujets doctrinaux.
La dernière en date abordait, à la demande des fidèles, le thème de la relation entre la célébration du nouvel Ordo Missae et la forme actuelle de la société civile.


En introduction, le Père a insisté sur la difficulté à établir avec certitude un lien de causalité entre la manière de célébrer et la façon de vivre. Il y a évidemment des points de contact : un bon catholique se doit de mettre en adéquation la Foi telle qu'il la vit dans les cérémonies de l’Église avec sa vie sociale. Mais telle manière de dire la Messe n'a pas nécessairement et automatiquement tel ou tel effet précis dans la façon de se comporter socialement.
Quand elle est célébrée comme elle doit l'être, avec du pain et du vin, les paroles prévues à la consécration et l'intention requise, le nouveau rite de la Messe réalise pleinement le Sacrifice de Jésus Christ sur l'autel. Car la réalité sacramentelle est toujours présente pleinement ou ne l'est pas du tout. Au sujet de cette réalité du sacrement, poser un degré variable, du plus au moins, est une doctrine condamnée au 4ème siècle avec le donatisme.
Cela étant, l'étude comparative des textes des formes ordinaire et extraordinaire du rite romain montre quand même un changement de perspective notable. Dans la forme extraordinaire, les prières de l'Offertoire expriment clairement que le célébrant reçoit du Ciel le don qu'il offre. Dès le début de la liturgie du sacrifice, c'est le Christ lui-même qui est envisagé, parce que le sacrifice offert à la Messe n'est pas de ce monde, mais vient de Dieu. Les prières de présentation des dons dans la forme ordinaire ont modifié cette vision des choses. Désormais, le prêtre s'empare d'éléments naturels," fruits du travail de l'homme", qu'il sacralise afin d'être changé au Corps et au Sang du Christ.
Il y aurait beaucoup à dire sur la signification et les conséquences d'un tel changement. Dans le cadre du sujet traité, il faut noter l'attitude nouvelle, résolument positive et optimiste, vis-à-vis du monde en général et de la nature humaine en particulier. L'univers est envisagé dans son mouvement de retour à Dieu, comme si cette inclination allait de soi alors qu'elle résulte d'une intervention divine, devenue absolument nécessaire à cause des mauvaises inclinations et des péchés des hommes. En ce sens, la célébration dans le nouveau rite ne donne pas au catholique moderne l'antidote qui s'imagine que l'homme peut atteindre Dieu par ses propres forces et des vertus simplement naturelles.

L'exposé du père Mercury et les points précis évoquées laissent entrevoir les différences conceptuelles et sociétales (verticalité Traditionnelle ou horizontalité humaniste moderne) qu'impliquent les formes données au rite au moment même ou le cycle de l'humanisme moderne tend à se refermer.















mercredi 20 janvier 2016

Evènements d'Ajaccio : manipulation et désinformation


Au regard des évènements décisifs dont a été secouée la Corse depuis les dernières élections, Cristiani Corsi s’est vu attaqué par de nombreux sites et autres journaux de différentes obédiences mondialistes. Subissant une tactique de diffamation outrancière et mutilatrice, Cristiani Corsi serait une nouvelle itération d’un fascisme qui viserait à « détruire l’altérité musulmane », aurait organisé le saccage du lieu de prière musulman lors de la manifestation en décembre dernier, verserait dans la rhétorique « nauséabonde de l’extrême droite » ; bref : notre mouvement serait à la source de toutes les exactions les plus xénophobes de ces derniers temps, et de ceux à venir.
Il va presque sans dire qu’une telle critique heurte notre sensibilité politique et chrétienne, qui, loin de supporter la violence antireligieuse des manifestations d’Ajaccio, la déplore au contraire. Dans la mouvance des propos de Monseigneur l’Évêque, nous comprenons en effet la réaction d’un peuple corse indigné par le caillassage de ses pompiers, tout comme nous comprenons la stupeur des familles maghrébines qui se sont vues amalgamées à la délinquance banlieusarde. Nous affirmons cependant que les débordements de violence, dont ont été victimes et Corses, et Arabes, n’ont d’autre raison que l’indifférentisme culturel et religieux dans lesquels on cherche à les noyer. Depuis bientôt soixante ans, la communauté musulmane, en Corse et dans toute l’Europe, se fait grandissante. Parallèlement à l’afflux massif et continuel de nouveaux arrivants un certain nombre de problèmes ont émergé : voile, nourriture halal, prières dans les rues, violences quotidiennes et violences terroristes, qui posent la question de la cohabitation et de l’assimilation. L’absence de considération politique pour les peuples européens qui aspirent à vivre en harmonie avec leur foi et leur histoire, le dédouanement politique général, sous couvert d’antifascisme, face aux perspectives de submersion culturelle, a plongé l’Europe toute entière dans une impasse, laquelle n’est pas sans danger pour la communauté musulmane.
L’Européen qui refuse et la perspective d’un remplacement culturel, et l’impunité des éléments délinquants qui profitent de la permissivité à sens unique du « vivre ensemble », semblent en effet n’avoir que deux choix : ou bien subir l’injustice, ou bien la faire subir. C’est ainsi que la Corse, et Ajaccio plus précisément, est devenu en décembre dernier le théâtre de cette fatale alternative. Cette situation globale, que l’idée de « communauté de destin » ne fait qu’accentuer dans son potentiel chaotique et insurrectionnel, doit cesser.
La « communauté de destin », et son corollaire républicain la laïcité, doctrine qui vise à nier purement et simplement le fait religieux, met nécessairement en concurrence les différentes religions, ainsi que leur extension culturelle qui composent la société civile. En résulte une sorte de « marché de la libre concurrence religieuse », où le rapport interconfessionnel est inévitablement un rapport d‘inimité. C’est cet espace laïque qu’il s’agit donc aujourd’hui d’abolir : tant que la laïcité aura prétention à dominer le religieux, Corses et Arabes seront dans l’impossibilité d’harmoniser leurs différences culturelles. La réaffirmation de l’identité chrétienne de la Corse et du Corse apparaît ainsi comme la seule alternative historique, politique, et culturelle viable, qui puisse à la fois préserver le peuple corse de sa disparition sur son propre sol, et pacifier les relations avec la communauté musulmane (qui n’a pas à pâtir des exactions de quelques uns de ses éléments.)

Rétablir la vérité de la catholicité corse, ce n’est pas, en effet, exclure une communauté qui ne se retrouverait pas dans cette définition. Ce n’est pas non plus (il est vrai) instaurer une égalité culturelle anhistorique, qui laisserait penser que l’Islam a une légitimité équivalente au christianisme sur le territoire corse. Au-delà de cette aporie moderne, qui aboutirait une fois encore à une rivalité interculturelle, l’affirmation de notre droit à nous inscrire dans la continuité historique de notre communauté traditionnelle permettra de renouer avec le sain concept d’hospitalité, -- facteur d’intégration véritable en ceci qu‘il permet de déterminer culture d‘accueil, et culture accueillie.
Ce sont cette visibilité et cet équilibre dans les rapports communautaires qui permettront d’établir un respect mutuel, à même d’organiser les relations entre Corses et Arabes, sans que l’une ou l’autre des communautés n’ait à se nier. C’est également cette distinction entre accueillants et accueillis qui saura définir les droits et les devoirs de chacun.
Si la Corse a pour spécialité de produire des Corses, cela s’est toujours fait ainsi : catholiquement.