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2006-05-14 00:00

Opération recyclage informatique


Le 13 mai 2006, sur le parking de la place du Général Leclerc à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) généreusement mis à disposition par la mairie, les sociétés Dell et Veolia Environnement ont organisé une journée de récupération des vieux matériels informatiques. Un atelier de démantèlement permettait aux plus curieux de découvrir une partie des étapes de recyclage.

Après Limerick (Irlande), Bracknell (Angleterre), Munich (Allemagne), et avant Madrid (Espagne), c'est donc Rueil-Malmaison - comme chaque fois la ville de son siège social national - qui a été choisie par Dell pour cette journée de sensibilisation. Dès 8 h 30, les voitures défilent. Certains automobilistes sont prêts à dépenser quelques litres d'essence pour éviter que leur vieil ordinateur ne finissent en bombe écologique à retardement dans une décharge. Les plaques minéralogiques viennent du département, mais aussi d'un peu plus loin : Yvelines, Val d'Oise, etc. Dell a, en effet, annoncé son opération dans le quotidien gratuit Métro, sur les abribus et dans les boites aux lettres.

cages

Des barrières canalisent les véhicules. Inutile d'éteindre le moteur ou de descendre de son siège : une quinzaine de bénévoles du constructeurs de PC ouvrent le coffre et/ou les portes, et prennent eux-mêmes le matériel. Voilà, pour le citoyen écologiste, c'est fini, son véhicule peut se diriger vers la sortie. Le matériel est quant à lui trié dans diverses cages métalliques : les unités centrales d'un côté, les PC portables de l'autre, les écrans par-ici, les imprimantes par-là, sans oublier une cage pour les cartouches, une autre pour les câbles, etc. Peu importe la marque. Indulgents, les manutentionnaires acceptent aussi les batteries de téléphones portables, les magnétoscopes, etc.
Laetitia Flahaut, responsable environnement de Dell France, nous explique que, lorsqu'il y a reprise de parcs informatiques des sociétés, si les machines ne sont pas trop anciennes, elles sont reprises et revendues d'occasion par des brokers. Mais en ce qui concerne le matériel des particuliers, celui-ci est trop disparate et souvent trop ancien pour bénéficier d'une seconde vie. En tout cas, sous cette forme. Car, selon elle, les machines peuvent être détruites et les matériaux réutilisés en quasi-totalité.

atelier

Une obligation légale
Ce n'est pas seulement pour la beauté du geste que Dell récupère les anciens composants. Une directive européenne de 2002 impose aux sociétés qui vendent du matériel électrique et électronique de s'occuper du traitement des déchets de leur industrie. On parle de « D3E » : déchets d'équipements électriques et électroniques. Le décret est paru le 13 août 2005 et, d'ici octobre 2006, la filière devrait enfin être mise en place. Laetitia Flahaut indique ne pas savoir encore combien tout cela coûtera à Dell France, ni au client.

démonte

Pour en savoir plus sur le recyclage proprement dit, on se dirige dans un coin du parking vers l'atelier de démantèlement partiel où huit agents de Veolia Environnement (plus exactement, Triade Électronique, une filiale) font une démonstration de leur savoir-faire. Partiel car les écrans sont habituellement découpés et la matière phosphorescente polluante déposées sur leur tube cathodique aspirées. Mais pour des raisons pratiques, cette étape ne peut avoir lieu sur place. Cette première étape de dépollution consiste aussi à retirer tous les condensateurs, les piles au lithium, les relais au mercure, etc. Les machines sont complètement démontées par un technicien. Ce qui ne pourra l'être (boîtier, lecteur CD...) sera broyé et les résidus triés automatiquement. En tout, 90 % sera recyclé. Le plastique sera incinéré ou enfoui, sans tri spécifique. Les métaux seront confiés à la filière de revalorisation ferraille. Enfin, les circuits imprimés iront à l'affinage des métaux, où plongés dans différents bains chimiques à différentes températures spécifiques, ils libèreront tel ou tel métal à tour de rôle. Et pas des moindres : de l'or, de l'argent, du palladium, etc. Au cours de l'or actuellement sur le marché, ce n'est pas négligeable ! Malheureusement, l'or est beaucoup moins utilisé dans les matériels plus récents... Au centre de Gonesse de Triade Électronique, ce sont 700 à 800 tonnes D3E qui seraient traitées chaque mois. Plus 500 tonnes à Montpellier.

Tube

Un tri trop grossier. Dommage !
Les ordinateurs récupérés sont aux trois-quarts de type Pentium et Pentium 2. Un Pentium 2 permet de faire de nombreuses tâches basiques (traitement de texte, surf sur Internet...) mais selon Arnaud Humbert Droz, directeur d'exploitation du centre de démantèlement et de recyclage des déchets électriques et électroniques (ouf !) de Triade Électronique, les associations caritatives n'en voudraient plus : elles en auraient déjà trop de PC de cette génération sur les bras et l'objectif n'est pas de transformer l'Afrique en notre poubelle. Ces machines sont donc toutes détruites. Un sort plus heureux est réservé aux quelques PC avec Pentium 3, confiés à Ateliers sans frontières, une association partenaire. Le personnel effectue le tri grossièrement. Souvent en insertion (ce qui permet une économie de charges à l'employeur...), il n'a pas les connaissances pour aller plus loin. Pour qu'un ordinateur à base de Pentium 3 soit identifié comme tel, il faut que la machine porte clairement le nom du microprocesseur.

mac se

Imaginons un Pentium 2 qui arriverait avec 512 Mo de Ram. Personne ne le remarquera et ses mémoires seront détruites. Pis aux yeux de ceux qui se battent depuis des années pour la conservation du patrimoine informatique en vue de la création d'un musée : d'antiques machines sont détruites. Dans les cages métalliques, nous avons vu un PC 1512 d'Amstrad et un Mac SE (rangé avec les écrans). Combien de machines historiques ont ainsi été irrémédiablement perdues ?
Au final, lors de cette journée exceptionnelle, Dell aura récupéré environ 350 unités centrales, 500 écrans, 250 imprimantes et autres pour un total de 12 tonnes. C'est grosso modo la quantité qui était espérée. Le record étant de 19 tonnes en Irlande.
Aucune information n'a été pu être obtenue sur le coût écologique du recyclage (énergie utilisée, quantité de produits chimiques, etc.).


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