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Opération recyclage informatique
Le 13 mai 2006, sur le parking de la place du Général
Leclerc à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)
généreusement mis à disposition par la mairie, les
sociétés Dell et Veolia Environnement ont organisé
une journée de récupération des vieux
matériels informatiques. Un atelier de
démantèlement permettait aux plus curieux de
découvrir une partie des étapes de recyclage.
Après Limerick (Irlande), Bracknell (Angleterre), Munich
(Allemagne), et avant Madrid (Espagne), c'est donc Rueil-Malmaison -
comme chaque fois la ville de son siège social national - qui a
été choisie par Dell pour cette journée de
sensibilisation. Dès 8 h 30, les voitures défilent.
Certains automobilistes sont prêts à dépenser
quelques litres d'essence pour éviter que leur vieil ordinateur
ne finissent en bombe écologique à retardement dans une
décharge. Les plaques minéralogiques viennent du
département, mais aussi d'un peu plus loin : Yvelines, Val
d'Oise, etc. Dell a, en effet, annoncé son opération dans
le quotidien gratuit
Métro, sur les abribus et dans les boites
aux lettres.
Des barrières canalisent les véhicules. Inutile
d'éteindre le moteur ou de descendre de son siège : une
quinzaine de bénévoles du constructeurs de PC ouvrent le
coffre et/ou les portes, et prennent eux-mêmes le
matériel. Voilà, pour le citoyen écologiste, c'est
fini, son véhicule peut se diriger vers la sortie. Le
matériel est quant à lui trié dans diverses cages
métalliques : les unités centrales d'un
côté, les PC portables de l'autre, les écrans
par-ici, les imprimantes par-là, sans oublier une cage pour les
cartouches, une autre pour les câbles, etc. Peu importe la
marque. Indulgents, les manutentionnaires acceptent aussi les batteries
de téléphones portables, les magnétoscopes, etc.
Laetitia Flahaut, responsable environnement de Dell France, nous
explique que, lorsqu'il y a reprise de parcs informatiques des
sociétés, si les machines ne sont pas trop anciennes,
elles sont reprises et revendues d'occasion par des brokers. Mais en ce
qui concerne le matériel des particuliers, celui-ci est trop
disparate et souvent trop ancien pour bénéficier d'une
seconde vie. En tout cas, sous cette forme. Car, selon elle, les
machines peuvent être détruites et les matériaux
réutilisés en quasi-totalité.
Une obligation légale
Ce n'est pas seulement pour la beauté du geste que Dell
récupère les anciens composants. Une directive
européenne de 2002 impose aux sociétés qui vendent
du matériel électrique et électronique de
s'occuper du traitement des déchets de leur industrie. On parle
de « D3E » : déchets d'équipements
électriques et électroniques. Le décret est paru
le 13 août 2005 et, d'ici octobre 2006, la filière devrait
enfin être mise en place. Laetitia Flahaut indique ne pas savoir
encore combien tout cela coûtera à Dell France, ni au
client.
Pour en savoir plus sur le recyclage proprement dit, on se dirige dans
un coin du parking vers l'atelier de démantèlement
partiel où huit agents de Veolia Environnement (plus exactement,
Triade Électronique, une filiale) font une démonstration
de leur savoir-faire. Partiel car les écrans sont habituellement
découpés et la matière phosphorescente polluante
déposées sur leur tube cathodique aspirées. Mais
pour des raisons pratiques, cette étape ne peut avoir lieu sur
place. Cette première étape de dépollution
consiste aussi à retirer tous les condensateurs, les piles au
lithium, les relais au mercure, etc. Les machines sont
complètement démontées par un technicien. Ce qui
ne pourra l'être (boîtier, lecteur CD...) sera broyé
et les résidus triés automatiquement. En tout, 90 % sera
recyclé. Le plastique sera incinéré ou enfoui,
sans tri spécifique. Les métaux seront confiés
à la filière de revalorisation ferraille. Enfin, les
circuits imprimés iront à l'affinage des métaux,
où plongés dans différents bains chimiques
à différentes températures spécifiques, ils
libèreront tel ou tel métal à tour de rôle.
Et pas des moindres : de l'or, de l'argent, du palladium, etc. Au cours
de l'or actuellement sur le marché, ce n'est pas
négligeable ! Malheureusement, l'or est beaucoup moins
utilisé dans les matériels plus récents... Au
centre de Gonesse de Triade Électronique, ce sont 700 à
800 tonnes D3E qui seraient traitées chaque mois. Plus 500
tonnes à Montpellier.
Un tri trop grossier. Dommage !
Les ordinateurs récupérés sont aux trois-quarts de
type Pentium et Pentium 2. Un Pentium 2 permet de faire de nombreuses
tâches basiques (traitement de texte, surf sur Internet...) mais
selon Arnaud Humbert Droz, directeur d'exploitation du centre de
démantèlement et de recyclage des déchets
électriques et électroniques (ouf !) de Triade
Électronique, les associations caritatives n'en voudraient plus
: elles en auraient déjà trop de PC de cette
génération sur les bras et l'objectif n'est pas de
transformer l'Afrique en notre poubelle. Ces machines sont donc toutes
détruites. Un sort plus heureux est réservé aux
quelques PC avec Pentium 3, confiés à Ateliers sans
frontières, une association partenaire. Le personnel effectue le
tri grossièrement. Souvent en insertion (ce qui permet une
économie de charges à l'employeur...), il n'a pas les
connaissances pour aller plus loin. Pour qu'un ordinateur à base
de Pentium 3 soit identifié comme tel, il faut que la machine
porte clairement le nom du microprocesseur.
Imaginons un Pentium 2 qui
arriverait avec 512 Mo de Ram. Personne ne le remarquera et ses
mémoires seront détruites. Pis aux yeux de ceux qui se
battent depuis des années pour la conservation du patrimoine
informatique en vue de la création d'un musée :
d'antiques machines sont détruites. Dans les cages
métalliques, nous avons vu un PC 1512 d'Amstrad et un Mac SE
(rangé avec les écrans). Combien de machines historiques
ont ainsi été irrémédiablement perdues ?
Au final, lors de cette journée exceptionnelle, Dell aura
récupéré environ 350 unités centrales, 500
écrans, 250 imprimantes et autres pour un total de 12 tonnes.
C'est
grosso modo la quantité qui était
espérée. Le record étant de 19 tonnes en Irlande.
Aucune information n'a été pu être obtenue sur le
coût écologique du recyclage (énergie
utilisée, quantité de produits chimiques, etc.).
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