Hygiène de l’Assassin d’Amélie Nothomb

Hygiène de l’Assassin  d’Amélie Nothomb, Albin Michel, 199 pages. 

Hygiène de l’Assassin est le premier roman publié par Amélie Nothomb (1992).

Pretextat Tach, quatre-vingt trois ans, auteur de vingt deux romans et prix Nobel de la Littérature n’a plus que deux mois à vivre. Vieil acariâtre, obèse , misogyne et misanthrope, il est sollicité par une foule de journalistes venus du monde entier pour l’interviewer. Chacun souhaite obtenir un entretien exclusif avec cet homme qui, atteint du redoutable syndrome d’Elzenveiverplatz, va bientôt mourir du cancer des cartilages ; une maladie très rare dont seuls une dizaine de bagnards incarcérés pour violences sexuelles suivies d’homicides , auraient été atteints.

Seuls cinq journalistes seront sélectionnés pour interviewer l’irascible Pretextat. Les quatre premiers journalistes, qui n’ont pas lu une ligne du vieil homme seront congédiés sans ménagement. Tach fait preuve vis à vis d’eux d’un profond cynisme et d’une redoutable méchanceté. Il congédie le premier après l’avoir traité de crétin. Il fait vomir le second en lui détaillant ses orgies alimentaires.  Le quatrième il le chasse d’un : «  Et puis je vous regarde et vous me répugnez tellement que je me félicite de ne pas vous avoir imités, même si cela m’a condamné à la solitude. La solitude est un bienfait si elle m’éloigne de votre fange. Ma vie est moche, mais je la préfère à la vôtre. Partez monsieur. »  

La cinquième, Nina, aura raison de lui et de son secret. Elle a lu tous les livres de l’ignoble Pretextat, dont l’un inachevé qui a pour titre : Hygiène de l’assassin. Patiemment , elle viendra à bout de sa mauvaise foi et de son imposture , non sans être parvenue à lui arracher son secret après une série de répliques aussi cinglantes qu’éblouissantes d’intelligence.