PANGINOON
05.02 > 13.04.2014
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Dieu est Philippin. C’est ce qu’on peut ressentir instantanément en constatant la ferveur de ce peuple pour le « maître » (traduction littérale de Panginoon). Cette dévotion se retrouve aussi bien dans des rituels religieux sidérants que dans des scènes de la vie de tous les jours, via une abondance de références christiques qui banalisent le sujet jusqu’à lui faire perdre toute signification.
Le Catholicisme aux Philippines (85% de la population) est plus qu’une exception dans le paysage religieux asiatique, c’est un élément déterminant de la culture locale, hérité du colonialisme espagnol et attisé par la pauvreté presque endémique : 23 millions de personnes (un quart du pays) vivent avec moins d’un dollar par jour.
L’archipel philippin est clairement une culture unique au monde, faite de mixité ethnique, culturelle et linguistique, de disparités criantes entre riches et pauvres et d’inégalité de tous devant la loi, la faute à une corruption généralisée. Les seuls éléments qui rassemblent ce pays fascinant sont d’anciennes jeeps de l’armée américaine converties en minibus (les jeepneys), un goût prononcé pour le karaoke et une vénération quasi généralisée, quotidienne, banalisée et interpellante de Panginoon.
Sébastien Cuvelier s’est rendu trois fois aux Philippines et y a séjourné quatre mois au total entre février 2009 et avril 2010.
Il a voyagé d’île en île, a assisté et participé à de nombreuses fêtes religieuses aux quatre coins de l’archipel et a travaillé comme bénévole pour l’association Virlanie qui s’occupe de donner un foyer et une éducation aux enfants des rues de Manille.
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