Les plantes aquatiques pour aquariums

De nombreuses plantes aquatiques sont exploitées en aquariophilie pour végétaliser un aquarium, aquaterrarium ou paludarium. Par définition des termes, une plante est dite aquatique lorsque le végétal s'est adapté à la vie dans des environnements aquatiques, tant en eau douce qu'en eau salée. La quasi-totalité des plantes aquatiques communes sont des herbacées. Par extension, une hépatique ou une mousse aquatique est assimilée à une plante aquatique en langage aquariophile. Ces plantes sont aussi appelées hydrophytes ou macrophytes, et toutes ont des feuilles, généralement de couleur verte.

Les plantes aquatiques nécessitent des adaptations spéciales pour vivre immergées dans l'eau, ou flottantes à la surface de l'eau, ou les deux avec une partie de la plante immergée et une autre émergée. L'adaptation la plus commune consiste en des aérenchymes, mais des feuilles flottantes et les feuilles finement découpées sont également fréquentes. Toutefois, il faut garder en conscience que la plupart des plantes aquatiques ne peuvent se développer dans l'eau ou dans le sol saturé d'eau en permanence : ce sont des végétaux autotrophes qui exploitent les multiples composantes de la photosynthèse. Ces végétaux sont donc une composante commune des zones humides comme les bassins de jardin ou les berges d'étang. Il faut juste éviter de mettre un crocodile dans l'environnement...

une plante aquatique en fleurs, la jacinthe d'eau Eichhornia crassipes

Parmi les plantes aquatiques, on peut considérer 6 groupes différents, tant en positionnement, qu'en usage : Chacun de ces groupes de plantes aquatiques se différencie essentiellement par les conditions environnementales des biotopes et habitats, par exemple pour le pH du sol ou d'autres paramètres de l'eau et du substrat de plantation, y compris en gérant correctement (voir en alimentant volonntairement) les bactéries de la mycorhize.

Classification morphologique des plantes aquatiques :

Il existe de nombreuses classifications possibles des plantes aquatiques sur la base de la morphologie. Un exemple permet de décomposer cette classification en sept groupes comme suit:

  • Les Amphiphytes : plantes qui sont adaptées à vivre soit submergées soit sur terre, indifférement.
  • Les Elodéidés (élodées) : plantes dont les tiges terminent leur cycle de vie submergée, ou avec seulement les fleurs au-dessus de la ligne de flottaison. Elles font partie du groupe des plantes pour Guppy.
  • Les Hydrophytes pures : plantes à tiges enracinées dans le subtrat avec un cycle de vie entièrement submergé comme les myriophylles, les cabombas. C'est dans ce groupe que se trouvent une grande partie des plantes à tiges (pour aquariums)
  • Les Isoétidés : plantes en rosette qui terminent leur cycle de vie submergée.
  • Les Hélophytes : plantes enracinées dans le fond, mais avec des feuilles et des superbes fleurs au-dessus de la ligne de flottaison; par exemple, le cresson de cheval.
  • Les Nénuphars, Lotus et Nymphaéidés : plantes enracinées dans le fond, mais avec des feuilles flottant à la surface de l'eau.
  • Les Pleustonidés : plantes vasculaires qui flottent librement dans l'eau, comme les lentilles d'eau, les jacinthes d'eau ou les laitues d'eau.
Le journal Aquatic Botany est une revue scientifique internationale traitant de la recherche appliquée et fondamentale sur des plantes émergentes, submergées et flottantes dans des écosystèmes d'eau douce ou marins. Le journal a été fondé par Cees den Hartog, qui y écrit encore en tant que rédacteur-conseil. Cette revue de botanique aquatique publie des études fondamentales sur la structure, la fonction, la dynamique et la classification des communautés et des écosystèmes aquatiques dominés par les végétaux, ainsi que les aspects moléculaires, biochimiques et physiologiques des plantes aquatiques. Il est également un débouché pour des articles traitant de la recherche appliquée sur les biotope dominés par les plantes aquatiques, incluant les conséquences de la perturbation (par exemple, la transplantation, l'influence des herbicides et autres produits chimiques, la pollution thermique, le contrôle biologique, le pâturage et la maladie), l'utilisation de plantes aquatiques, la conservation des ressources, et tous les aspects de la production de plantes aquatiques et de la décomposition.

Outre les plantes totalement aquatiques, il faut considérer les plantes semi-aquatiques, celles qui nécessitent d'avoir les racines dans l'eau mais aussi une partie aérienne dépassant de la surface de l'eau, ou même seulement plantée à proximité immédiate d'une zone aquatique. Outre leur aspect les faisant souvent accepter comme plantes ornementales, elles sont aussi souvent une action dépolluantes ou alimentaires, voire médicinales comme pour le cresson de fontaine officinal. Tous ces ajouts en culture de plantes avec une forte demande en eau ne peuvent qu'améliorer le décor paysager avec régulièrement de belles fleurs, comme avec la fleur de lotus par exemple.

Les fonctions des plantes aquatiques :

Les plantes aquatiques font naturellement partie de chaque écosystème lacustre et servent à de nombreuses fins dans un lac. Certaines fonctions des plantes aquatiques comprennent:
  • La production de feuilles et de tiges qui alimentent la chaîne alimentaire - elles sont une source de nourriture précieuse.
  • La production d'oxygène par photosynthèse - ils oxygènent l'eau via des processus végétaux qui facilitent la production d'organites.
  • Fournir une couverture sous-marine pour les poissons, les amphibiens, les oiseaux, les insectes et de nombreux autres organismes.
  • Fournir une surface à laquelle les algues et les bactéries adhèrent. Ces organismes décomposent les nutriments et les produits chimiques polluants et constituent une source importante de nourriture pour les organismes situés plus haut dans la chaîne alimentaire.
  • Les plantes émergentes brisent l'énergie des vagues, réduisant l'érosion du rivage, tandis que les plantes enracinées et submergées stabilisent les sédiments de fond, réduisant la turbidité et le cycle des nutriments qui peuvent entraîner des proliférations d'algues.
S'il n'est pas souhaitable d'avoir un niveau de nuisance des plantes (en particulier les plantes exotiques comme les myriophylles et les élodées) qui empêchent l'utilisation du lac par les plaisanciers et les pêcheurs, il est recommandé que les plantes aquatiques soient maintenues sur 30 à 40% de la surface d'un lac. Cela signifie que 30 à 40% du fond d'un lac et de la colonne d'eau contiennent des plantes aquatiques enracinées, et non que 30 à 40% de la surface de l'eau soit recouverte de plantes. Le traitement excessif des plantes avec des herbicides aquatiques est un moyen rapide de créer un lac très trouble, dominé par les proliférations d'algues. Les traitements herbicides doivent être effectués avec une compréhension du rôle des plantes dans l'écosystème d'un lac.