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main tenant

18 mai 2024

coquelicots

Il y avait hier matin au bord d’une route que j’emprunte souvent ces coquelicots.
Dans un document à propos du Domaine du Sauzet, on peut lire : « Le retour des coquelicots c’est souvent un symbole du retour d’une biodiversité riche sur des terres ayant subi les agressions humaines et les fortes doses de pesticides de l’agriculture intensive. Ce retour peut aussi tout simplement être l’épanouissement de graines (qui peuvent rester inertes en terre pendant plusieurs décennies), dans une terre propice, saine, et nouvellement retournée. Les fleurs dans les champs servent de ressources pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages, leurs graines nourrissent les oiseaux granivores. Elles sont les assistants du jardinier et de l’agriculteur : elles abritent ainsi des espèces comme la coccinelle qui luttent naturellement contre les pucerons.

Le botaniste Gilles Clément va encore plus loin et affirme même : « Le coquelicot est un emblème puissant, à l’aspect révolutionnaire. Ce rouge qu’on voit de partout, qui s’exprime avec une violence et une force énormes, veut dire bien d’autres choses. Ça signifie arrêtons les conneries, arrêtons de tuer ; nous voulons la diversité, nous voulons la vie. »

Et ce n’est pas seulement un souhait écologique. Comme c’est écrit ci-dessus, la graine de coquelicot peut dormir pendant des dizaines d’années et donner une fleur quand les conditions le lui permettent.

Qu’évoquent pour vous les coquelicots ? Des couleurs ? La résilience ? Une danseuse ? Un souvenir ? D’autres choses peut-être ? Écrivez-le dans les commentaires ci-dessous en quatre ou cinq lignes (ou plus).

 

Exemple :
Trois couleurs pour une plante qui ne se laisse pas facilement domestiquer : rouge comme la crête d’un coq, verte comme l’herbe où elle pousse sans se soumettre aux seules volontés humaines, noire au coeur comme l’encre avec laquelle écrire le mot liberté.

 

C’est à vous main tenant. Merci de poster dans les commentaires ci-dessous l’impression que vous fait le coquelicot à l’approche de cet été.

17 mai 2024

Le violon d'Adrien

Le violon d'Adrien, de Gary Victor (éd. Mémoire d'encrier)

 

Haïti, dans les années 1970. Adrien est un enfant qui travaille bien à l’école et que sa mère inscrit à un cours de violon dont le professeur accorde la gratuité aux enfants ayant de bonnes notes en solfège. Très vite, on voit bien qu’Adrien est le meilleur du groupe. Il rêve du violon, même s’il ne l’a pas avec lui, il vit avec. Et il subit la violence de deux des autres garçons jaloux de l’intérêt que lui montre le professeur.  À la fin de l’année scolaire, le professeur annonce qu’il part jouer dans d’autres pays et qu’au retour il ne donnera de cours qu’aux enfants qui auront pu acheter un violon. La mère d’Adrien n’a pas de quoi payer un violon, instrument qui n’est pas un instrument qu’on trouve en Haïti. Son père non plus. Plein de bonne volonté et tellement désireux d’obtenir l’argent nécessaire, Adrien va d’abord accepter de travailler dans un café qui fait aussi la borlette (loterie). Et, peu à peu, sans qu’il s’en rende compte, il se fera piéger par ce désir d’argent. Après ses déboires avec des enfants de son âge, ce sont des adultes qui abuseront de sa naïveté. Jusqu’aux sphères du pouvoir, de la dictature. Et, sans jamais l’avoir voulu, il va trahir de plus en plus, manipulé par les uns et les autres, croyant même découvrir l’amour dans une rue féérique, que lui recommande une voyante, et où il poursuit son rêve. Son cauchemar ?

16 mai 2024

guide

Une visite au Centre d'art contemporain La Traverse d'Alfortville (94)

 

15 mai 2024

corps e(s)t politique

Exposition en cours d'installation à la médiathèque d'Alfortville (94), préparée et mise en oeuvre par la librairie l'établi avec des jeunes et de moins jeunes dans le cadre de la Manifestation des littératures ado et jeune adulte, Vous êtes l'étincelle #2

 

14 mai 2024

If I must die

Refaat Alareer, poète palestinien, a écrit ce poème en anglais peu de temps avant d'être tué, le 6 décembre 2023. C'est une interprétation de ce poème par Emel et Coşkun Karademir, qui m'a fait découvrir ce poème.

texte original

If I must die,
you must live
to tell my story
to sell my things
to buy a piece of cloth
and some strings,
(make it white with a long tail)
so that a child, somewhere in Gaza
while looking heaven in the eye
awaiting his dad who left in a blaze-
and bid no one farewell
not even to his flesh
not even to himself-
sees the kite, my kite you made, flying up
above
and thinks for a moment an angel is there
bringing back love
If I must die
let it bring hope
let it be a tale

_____
traduction en français (trouvée sur internet)

Si je dois mourir,
tu dois vivre
afin de raconter mon histoire
afin de vendre mes affaires
afin d'acheter un morceau de tissu
et quelques fils
(fais le blanc avec une longue traine)
afin qu'un enfant, quelque part à Gaza
en train de regarder le Paradis dans le blanc des yeux
attendant son père qui a disparu en un éclat -
et n'a fait ses adieux à personne
même pas à sa chair
même pas à lui-même -
voie le cerf volant, mon cerf volant que tu as confectionné, en train de voler là-haut
et pense le temps d'un instant qu'un ange est ici, ramenant l'amour avec lui
Si je dois mourir
que cela amène de l'espoir
que cela soit un conte
 

Pour écouter ce poème chanté par Emel, vous pouvez cliquer ici.

 

13 mai 2024

Arum

C'est une fleur aimée de Tina Modotti et dont j'ai vu la photo dans l'exposition du Jeu de Paume, à Paris, le lys de Calla.

C'est une fleur que je vois sur mon chemin quotidien, l'arum.

Ou bien est-ce l'espèce Zantedeschia aethiopica, dont je lis qu'elle est originaire d'Afrique du Sud.

 

12 mai 2024

Je suis l'Afrique, de Walter E. Hawkins - suite

(…)

Je suis l’Afrique :

Sur les rives fertiles du Congo
Ma plainte en chanson est montée ;
Dans les joncs et les maïs du Texas
Je chante encore mes complaintes.
Je dors sous les étoiles dans la jungle.
Frère des bêtes de la forêt,
La force du lion court dans mes muscles.
Dans mes os, le fer de mon Afrique.
J’adore le soleil qui insuffle la vie,
Mes oblations vont à la lune ;
Mes dieux sont de pierre et de fer.
Je n’ai pas trouvé plus grands.
J’érige des temples où je n’entrerai pas.
J’engrange les moissons mais ne m’en nourris pas ;
Je cueille le coton dans les États du Sud,
Apporte le blé aux moulins dans le Nord,
Apporte muscles et blé à l’Amérique.

Je suis l’Afrique :

Sauvage la plainte de mes eaux,
Profond le cri de mon Congo.
J’ai laissé ma vie à Fort Pillow,
Mon sang sur les places de Boston.
Je suis mort sur le drapeau de Fort Wagner.
Ms os blanchissent dans les Flandres.
J’ai brûlé sur le bûcher de Géorgie,
J’ai servi de combustible aux lyncheurs du Texas.
Et puis comme le Phénix en Égypte,
J’ai su renaître de mes cendres, immortel,
Et me suis assis au soleil à midi
Et ai ri du spectre de mon labeur.
Je suis le Sphinx et les Pyramides,
Le neoud et l’énigme de l’univers,
Défiant le temps et les éléments
Je suis le nimbe des nations,

 

Je suis l’Afrique.

11 mai 2024

Titres sur table

Sur la table d’une librairie, hier, j’ai photographié dix livres que le hasard des publications et la mise en évidence par les libraires avaient rapprochés, sans doute moins par leurs sujets que par l’intérêt de la proximité de leurs titres. Il vous suffit de choisir trois de ces titres et de raconter une courte histoire dans laquelle ils trouveront sans doute un autre sens que celui qui les met en scène sur cette table. À ces trois titres, vous pouvez en ajouter un quatrième, trouvé dans votre bibliothèque et qui aura aussi sa place dans votre récit.

Exemple :
Trois titres de la table : Les portes, S’en aller, Sous la menace
Un quatrième titre : La leçon de ténèbres (Léonor de Recondo)
Un récit : Plutôt que de rester SOUS LA MENACE de ruine de cette maison qu’il habitait depuis son enfance, arrivé tant bien que mal à près de cent ans, et souffrant d’insomnie, il décida un soir de S’EN ALLER au hasard et de marcher jusqu’à n’en plus pouvoir. Il partit laissant toutes LES PORTES ouvertes et marcha jusqu’à ce que la nuit l’environne et l’accueille pour LA LEÇON DE TÉNÈBRES dans laquelle il s’endormit enfin.

 

C’est à vous main tenant. Choisissez trois titres sur la photo, plus un quatrième dans votre bibliothèque et faites-en un court récit, que vous posterez dans les commentaires ci-dessous. Merci.

10 mai 2024

Une enfance

Le ruisseau que je suis, d'Emma Peiambari (éd. L'Harmattan)

Emma Peiambari raconte dans son livre la vie en Iran avant l’installation du régime islamique : l’enfance, la fratrie, les ami.e.s, un père aimant, une mère adorée, les grands-mères différentes l’une de l’autre, une éducation attentive, une famille équilibrée (quatre garçons, quatre filles). Elle ne décrit pas un paradis, plutôt un temps révolu, qu’elle n’enjolive pas, mais dont elle souhaite garder le souvenir pour elle-même d’abord, pour sa fille avec qui elle ne pourra jamais retourner dans ce pays qu’il lui a fallu quitter, et pour transmettre cette mémoire à d’autres. Elle dit comment ces souvenirs lui sont revenus et qu’il lui fallait les écrire sans savoir, a priori, ce qu’elle ferait de ces textes accumulés au fil du temps de son exil. Au bout d’un certain temps, après avoir publié des poèmes, des récits, des articles, des traductions, elle a donc jugé important de faire connaître cette enfance dans un pays qui a disparu. Mais peut-être pense-t-elle également, en publiant ce livre, que quelque chose peut encore changer, que tout n’est pas perdu pour toujours et qu’elle pourra un jour fêter nowrouz à nouveau.

9 mai 2024

fertilitas

C’est un texte de Laurence Gossart qui m’a mené jusqu’aux oeuvres de Virginie Hucher, présentées fin 2022 à la Galerie des jours de Lune, à Metz, et telles qu’on peut aujourd’hui les voir sur internet. Neige ou sable, le sol qui les porte est friable, soumis aux vents, aux aléas. Mais c’est surtout le souffle qui les agite imperceptiblement et que Laurence Gossart dessine avec ses mots : « fouissement, frondaison, puis fourmillement, frémissement, et encore feuille, feuillages, peut-être aussi fanes, forêt, folio, furia », évoquant avec tous ces « f » le bruissement des végétaux, la vie sauvage, sylvestre, secrète, viride, et qui avance.

 

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