France : de moindres ventes aéronautiques creusent le déficit commercial de janvier
Le déficit du commerce extérieur a atteint 3,7 milliards d'euros en janvier. Les solde de l'énergie et de l'automobile s'améliorent cependant.
Par Claude Fouquet
Après deux mois plutôt encourageant pendant lesquels le déficit commercial s'est maintenant à moins de 3,3 milliards d'euros, le déficit du commerce extérieur commence l'année 2015 par une dégradation de la situation. Selon les chiffres publiés ce vendredi par l'administration des Douanes en effet, le déficit commercial de janvier a atteint 3,7 milliards d'euros , en progression de quelques 400 millions par rapport à décembre.
Au final, les exportations totales refluent de 2,5 % (après une hausse de 1,8 % en décembre), pour atteindre 36,8 milliards d'euros. Dans le même temps les importations sont également orientées à la baisse. Elle se replient en effet de 1,3 % (+ 2 % en décembre) pour atteindre 40,6 milliards d'euros.
Le commerce extérieur français peu affecté par l'embargo russe
En 2014, l’embargo russe sur les produits agroalimentaires originaires de l’Union européenne et d’autres pays avancés a peu affecté le solde agroalimentaire de la France, selon une étude publiée ce vendredi par les Douanes."Au total, en cumulant les effets directs (baisse des exportations) et indirects (hausse des importations), l’excédent agroalimentaire (11,2 milliards d’euros en 2013 et 9,1 milliards en 2014) pourrait se réduire d’un maximum de 590 millions d’euros" assurent les Douanes. En 2013, la France avait écoulé en Russie 220 millions d’euros de produits sous embargo, soit seulement 3% de ses ventes à la Russie.
Une dégradation qui tient avant tout à l'évolution des échanges dans le secteur aéronautique. "Après le record de décembre, les livraisons définitives d’Airbus s’inscrivent ainsi en très fort repli pesant sur le montant des exportations aéronautiques" expliquent les Douanes.
Mais ce secteur n'est pas le seul à peser sur les résultats commerciaux français. "D’excédentaire, le solde devient par ailleurs déficitaire pour les produits chimiques, du fait d’une nette contraction des ventes" à l'Union européenne, expliquent en effet les Douanes. Dans ce secteur les exportations refluent en effet de près d'un milliard d'euros.
Réduction du déficit énergétique et de celui de l'automobile
Tout n'est cependant pas négatif dans ces chiffres. A commencer dans le secteur énergétique qui bénéficie de la baisse des cours. Le déficit s'y "réduit fortement du fait d’une diminution du montant des achats d’hydrocarbures naturels et de produits pétroliers raffinés", soulignent ainsi les Douanes.
Mais d'autres branches d'activité s'avèrent mieux orientées. A commencer par l’industrie navale qui engrange les retombées de la livraison d’un navire pétrolier offshore.
Mais c'est aussi le cas dans l’industrie automobile où "les importations de véhicules se modèrent" tandis que "le rebond des ventes à l’Espagne, au Royaume-Uni et à l’Italie l’emporte sur le repli des livraisons à l’Allemagne et aux Pays-Bas".
Le déficit 2014 révisé à la marge
Selon les dernières données le déficit cumulé de l’année 2014 s’établit à 53,5 milliards d’euros et non à 53,8 mlliards comme annoncé il y a un mois. Quand au déficit de 2013, il atteint 60,7 milliards et non 60,8 milliards.
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